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Ma thèse en 180 secondes

Les thésards sous les projecteurs

 

La finale française du concours « Ma thèse en 180 secondes » s’est déroulée le 31 mai à Bordeaux. Parmi les seize finalistes, trois étaient de nationalité étrangère.

 

180 secondes pour convaincre

Expliquer son sujet de thèse à un public de non-initiés en trois minutes chrono : tel est le défi relevé chaque année par les candidats du concours international « Ma thèse en 180 secondes », dont la finale française s’est déroulée cette année à Bordeaux.

L’exercice est périlleux. Les participants doivent rivaliser d’ingéniosité pour résumer en des termes simples le fruit de plusieurs années de recherches. Le plus difficile étant de s’adresser à la fois à un large public et à un jury hétéroclite, représentant aussi bien la communauté scientifique que le monde économique ou des médias. Les plus habiles usent de la métaphore filée, d’autres se mettent en scène avec humour. Avec une seule diapositive autorisée, le défi est grand mais le plaisir est palpable.

Des doctorants étrangers parmi les finalistes

Cette année, plus de 560 doctorants ont participé au concours dans toute la France. Une première phase de sélection a été menée au niveau des régions dans une vingtaine de regroupements universitaires. Elle a permis à une trentaine de candidats de se qualifier pour la demi-finale. La finale s’est quant à elle tenue le 31 mai au Palais de la Bourse de Bordeaux. Seize candidats étaient alors en lice.

Parmi les participants, les thésards de nationalité étrangère occupaient une place de choix. Trois d’entre eux figuraient parmi les finalistes. L’Italienne Vittoria Novelli représentait l’université de Picardie Jules Verne. Sa thèse porte sur la photosynthèse et sur son utilisation pour produire de l’électricité. Son intitulé : « Le développement de chromophores et ses défis pour la conversion du proche-infrarouge dans les cellules photovoltaïques à colorant ».

D’origine marocaine, Younes Faydi, portait de son côté les couleurs du campus de Cluny de l’École nationale supérieure d’arts et métiers (ENSAM). Ses travaux de recherche, baptisés « Classement dynamique des sciages feuillus », doivent permettre de prédire la résistance des planches de bois après sciage. Pour cela, le doctorant a développé un modèle qui doit permettre, pour chaque arbre à couper, de déterminer quelles seront les planches de bonne ou de moins bonne qualité.

L’Espagnole Sol Sánchez-Dehesa Galán représentait quant à elle l’université Paris Ouest Nanterre La Défense. Préhistorienne, elle étudie dans le cadre de son doctorat les outils fabriqués par l’Homo erectus pour comprendre leur adaptation progressive à leur environnement. Son sujet de thèse : « Réflexions sur les industries de chronologie acheuléenne. Le cas de Garba I (Melka Kunture) ».

 

 

Des écoles doctorales ouvertes sur le monde

La réussite de ces trois jeunes chercheurs rappelle l’ouverture internationale des programmes doctoraux proposés par la France. Selon le ministère de l'Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, sur les 67 000 étudiants effectuant actuellement un doctorat en France, plus de 40 % sont de nationalité étrangère.

Les lauréats de la finale française, Mathieu Buonafine, Bertrand Cochard et Nicolas Urruty, qui effectuent respectivement leur doctorat à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), à l’université Nice Sophia Antipolis et à l’université de Poitiers, participeront le 29 septembre prochain à la finale internationale de « Ma thèse en 180 secondes ». Cette dernière manche aura lieu à Rabat, la capitale du Maroc.

 

Photos © MT 180