Rayen Atallah, de la Tunisie à Centrale Supélec Université Paris-Saclay en passant par Campus France
A l’occasion du France Alumni Day, Rayen Atallah, originaire de Tunisie, ayant validé sa première et seconde année à CentraleSupélec Paris-Saclay, actuellement en stage de césure à Dubaï dans un hedge fund*, revient sur son expérience Campus France et son rôle d’ambassadeur.
Focus sur le France Alumni Day de Campus France
Du 13 au 28 mai 2023 a lieu le France Alumni Day organisé par Campus France à l’initiative du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Partout dans le monde, le réseau diplomatique français, les établissements, les associations de diplômés mettent à l’honneur des profils d’alumni et ce qui les unit : un lien durable avec la France. Une semaine, qui se clôturera à Paris avec une soirée de prestige le 23 mai au Quai d’Orsay, et qui nous a donné l’occasion de rencontrer Rayen Atallah.
En effet, à cette occasion, l’Université Paris-Saclay est partie à la rencontre de ses diplômés internationaux, membres de Campus France, afin qu’ils partagent leur expérience. Pour remise en contexte, Campus France, est une agence nationale créé en 2020, placée sous la tutelle conjointe du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et du ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. L'agence a pour missions : la valorisation et la promotion à l'étranger du système d'enseignement supérieur et de formation professionnelle français ; l'accueil des étudiants et des chercheurs étrangers, y compris l'aide à la délivrance des visas et l'hébergement ; la gestion de bourses, de stages et d'autres programmes de la mobilité internationale des étudiants et des chercheurs ; l'étude et l’analyse de la mobilité internationale des étudiants et des chercheurs ; mais aussi l'animation de France Alumni, réseau des anciens étudiants internationaux de l’enseignement supérieur français.
Bonjour Rayen, merci d’avoir accepté cette interview, pouvez-vous nous présenter votre parcours de formation ?
La préparation au concours de CentraleSupélec représente une importante charge de travail, certaines personnes m’avaient dit que cela serait très dur, mais pour moi cela représente deux de mes meilleures années. C’était vraiment l’occasion de faire ce qui me plaisait : des mathématiques ! J’en profite pour saluer le Lycée Pilote de Kairouan en Tunisie qui m’a offert un excellent niveau qui m’a permis de suivre avec beaucoup de plaisir mes cours de CPGE.
Pourquoi avoir choisi l’Université Paris-Saclay et CentraleSupélec ?
CentraleSupélec propose une formation d’ingénieur généraliste avec des cours de spécialisation notamment en troisième année mais c’est vraiment la dimension généraliste qui m’a plu. J’ai aussi choisi CentraleSupélec pour son réseau international qui est un des meilleurs parmi les écoles d’ingénieurs avec de nombreux partenariats à l’étranger. CentraleSupélec est réputée pour sa modernité que ce soit au niveau des enseignements, des méthodologies ou encore du campus. J’ai aussi souhaité intégrer l’Université Paris-Saclay et CentraleSupélec par rapport au classement de Shanghai qui offre une belle visibilité au diplôme. Le plus important est que je suis vraiment satisfait de mon choix et que je ne l’ai jamais regretté.
Dans le cadre de mes études à Paris-Saclay, j’ai pu faire un semestre d’échange à Singapour au sein de la National University of Singapore avec une spécialité en mathématiques appliquées dont l’approche et la méthodologie sont différentes de la France. Le changement culturel avec la Tunisie et la France a été grand mais j’ai été bien accueilli. Je logeais sur le campus de l’université dans un immeuble de 9 étages où nous étions que 20 étudiants internationaux, les autres étant singapouriens, j’ai pu faire des rencontres avec des étudiants locaux et nouer de belles amitiés.
Êtes-vous satisfait de votre expérience à CentraleSupélec et au sein de l’Université Paris-Saclay ?
Oui, la formation est vraiment qualitative et la vie de campus est très animée. J’ai eu la chance de loger dans une des résidences étudiantes rattachées à CentraleSupélec sur le plateau de Saclay. Il y a une ambiance communautaire unique puisque 95% des étudiants de première et seconde année loge sur place et se retrouve après les cours, dans une bonne ambiance. La vie associative est très développée, j’ai pu rejoindre le Club des étudiants tunisiens de CentraleSupélec. Nous avons proposé un déjeuner avec dégustation de spécialités gastronomiques tunisiennes qui ont remporté un franc succès.
Que faites-vous aujourd’hui ?
J’effectue un stage de césure à Dubaï en finance quantitative dans un hedge fund, un fonds de capitaux destinés à financer des projets à forte rentabilité. Mon travail consiste à placer l’argent de clients via du trading et une modélisation mathématique du marché, je recherche les bonnes opportunités et j’arbitre en fonction. Mes missions mêlent mathématiques, informatique et finance. J’ai pu, à nouveau, nouer des amitiés notamment avec des collègues. J’apprécie beaucoup Dubaï notamment pour son niveau de sécurité qui est élevé, l’administratif qui est relativement simple et tous les services relatifs à la qualité de vie qui sont proposés (livraison, conciergerie, etc.) .
Pourquoi être venu en France ?
Il y a un lien historique très fort entre la France et la Tunisie, une amitié culturelle et une relative proximité géographique. J’ai toujours eu de bons échos de la part des personnes ayant étudié en France qui propose une grande qualité d’enseignements recherchée par l’élite tunisienne. J’ai aussi choisi la France car il y a plus d’opportunités concernant les formations, les stages ou encore le premier emploi.
Quelles impressions vous laisse la France ?
Je n’ai que des retours positifs concernant mon expérience en France. A l’étranger, les français peuvent avoir la réputation d’être arrogants mais personnellement je n’ai rencontré que des français chaleureux avec un grand sens de l’hospitalité.
Comme j’aime beaucoup voyager, Paris m’a servi de base de départ pour partir à la découverte des villes françaises et de l’Europe. Il y a de nombreux vols à tous les prix, pour un étudiant voyager reste accessible avec de magnifiques destinations à portée de main.
Comme j’ai passé quatre années en France, je me sens désormais attaché à ce pays où j’ai noué de belles amitiés, et dont j’apprécie la culture et la gastronomie.
Comment avez-vous connu Campus France ?
J’ai connu Campus France par le bouche-à-oreille et parce que l’on m’a fait savoir que je pourrais demander une bourse en tant qu’étudiant international en France. J’ai réalisé un dossier et j’ai obtenu cette bourse qui m’a été très utile notamment pour les frais d’inscription qui sont souvent plus élevés pour les étudiants étrangers que pour les étudiants français.
Quel est votre rôle en tant qu’ambassadeur de Campus France ?
Suite à l’obtention de ma bourse, Campus France m’a proposé de devenir ambassadeur et j’ai accepté pour rendre service aux étudiants qui arrivent en France sans connaitre personne, ce qui était mon cas en 2018. J’ai pu rapidement nouer des relations, j’ai été aussi rejoint par des amis tunisiens à qui j’ai servi de guide en France ; cela leur a été utile et ils ont été très reconnaissants. Je me suis fait la réflexion que je pouvais aussi avoir ce rôle auprès d’étudiants que je ne connaissais pas, afin de les aider.
A la fin de l’été avec la fin de mon stage, je compte revenir en France et poursuivre mon rôle d’ambassadeur de manière active afin d’accueillir et d’éviter l’isolement social qui peut engendrer l’échec scolaire.
Quel est votre retour d’expérience concernant votre adhésion à Campus France ?
Campus France apporte une aide financière et administrative formidable, l’agence permet aussi aux étudiants et diplômés internationaux de ne pas rester isolés socialement.
L’idée est de proposer des activités aux nouveaux arrivants et de témoigner de son expérience tout en donnant quelques conseils. Lorsque j’ai rejoint Campus France, les activités étaient très limitées à cause du COVID-19, j’ai pu participer à des webinaires et rédiger un article sur la richesse que représente pour moi les voyages et la découverte de l’étranger. Avec la fin de la crise sanitaire, j’ai pu rencontrer à l’occasion d’une belle soirée qui rassemblait une centaine de personnes, les autres ambassadeurs et les équipes de Campus France.
Est-ce que vous recommanderiez Campus France à un étudiant qui arrive dans notre pays ?
Aujourd’hui Campus France est une étape incontournable pour les étudiants internationaux qui arrivent dans des pays francophones pour l’inscription, les bourses ou encore l’exonération de frais d’inscription.
Je ne pourrais que recommander Campus France à un étudiant qui arrive en France, cela permet de rencontrer d’autres étudiants dans la même situation et de nombreuses activités en semaine et le week-end sont proposées : sorties cinéma, découverte de Paris, visites culturelles, ou encore afterworks et soirées festives.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre passion pour la photographie ?
La photographie est une passion et un plaisir liés au fait que j’aime beaucoup voyager. Depuis la France, j’ai pu découvrir une bonne partie de l’Europe et depuis Singapour, j’ai fait un road-trip à moto en Malaisie, en Thaïlande et en Indonésie. Au départ, je faisais beaucoup de photos de paysages, mais grâce à mes voyages qui ont été l’occasion de belles rencontres, j’ai développé un vrai engouement pour les portraits. Une photographie permet d’immortaliser un instant et de garder une trace du passé.
*Hedge fund : Un hedge fund est un fonds spéculatif ou fonds d’arbitrage qui vise un objectif de rendement absolu, corrélé ou non aux indices boursiers. Pour cela, il dispose d’une grande liberté de gestion : liberté dans le choix des marchés (Paris, New York, Londres...), des classes d’actifs (actions, obligations, devises, matières premières...), des instruments (contrats à terme, futures, options...) et des techniques (arbitrages, ventes à découvert, achat avec effet de levier...). Source : BFM Bourse
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