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Crédit: © Shutterstock.com
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Alain Delon, une icône universelle

20 août 2024 Culture
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« Avec la disparition d’Alain Delon, la France perd l’une de ses icônes universelles ». Un communiqué de la Présidence de la République, le jour même de la disparition de la star, le 18 août 2024, a rendu hommage en ces termes à la mémoire du disparu. En évoquant le nom d’Alain Delon, « quatre syllabes connues dans le monde entier », la Présidence parle d’un « visage, étincelant de jeunesse, ou rongé par l’inquiétude, figé dans nos plus grands classiques du septième art ».

En quelques mots, tout est dit : si Alain Delon a souvent incarné dans sa carrière cinématographique de nombreux rôles « d’hommes taraudés par la révolte ou dévorés par leurs tourments, c’est que ces rôles ressemblaient à son destin », souligne justement la Présidence. 

 

Une beauté inoubliable, fulgurante

Né en 1935, Alain Delon connaîtra en effet une enfance difficile, parents divorcés, placement en famille d’accueil, succession d’écoles, scolarité écourtée… Il semble alors promis à un avenir d’obscur artisan-boucher, mais il rompt avec sa famille et s’engage très tôt dans l’armée, dans la Marine nationale, où il est affecté et envoyé en Indochine. De retour en France, en 1956, il cherche une autre voie et fréquente des milieux parisiens aussi bien troubles qu’artistiques. Il est très vite repéré, grâce à sa « beauté inoubliable » (comme il le souligne lui-même) et fait ses débuts au cinéma. En 1960, il tourne La Piscine, sous la direction de René Clément, un chef-d’oeuvre selon l’avis de tous les cinéphiles, où il « éblouit par sa beauté fulgurante ». Sa carrière est lancée.

 

Une carrière internationale

Et, très vite, cette carrière devient internationale.  Alain Delon est en effet l’un des acteurs européens les plus renommés et célèbres de son temps. Du côté italien en particulier, où il est remarqué par Luchino Visconti qui lui fera tourner deux films, dès 1963, Rocco et ses frères où il interprète un boxeur fragileet Le Guépard, chef d’œuvre  international où il joue aux côtés de Burt Lancaster et de Claudia Cardinale. Il joue aussi sous la direction d’Antonioni (L’Eclipse), tandis que de grands noms du cinéma français le réclament : Henri Verneuil notamment qui le fera jouer trois fois, dans Mélodie en sous-sol, Le Clan des Siciliens et, surtout Le Samouraï, où il incarne un tueur à gage, figeant « pour l’éternité sa silhouette tragique et silencieuse ».

 

 

 

Une certaine histoire de France

Dans les années 1970, son statut de star internationale lui permet « de choisir des œuvres plus personnelles, sombres, ambitieuses ». C’est le cas de Monsieur Klein, dirigé par Joseph Losey, peut-être son film le plus personnel, où il joue un homme pris pour un Juif pendant l’Occupation. Il joue même le baron de Charlus, dans l’adaptation cinématographique de l’œuvre de Marcel Proust, assurée par Volker Schlöndorff. Il passe ensuite à la réalisation, mais avec « son tempérament de loup solitaire », il se retranche de plus en plus dans sa solitude en s’isolant en province, malgré « son rang de légende populaire ». Ainsi, Alain Delon a incarné « pour le monde entier une sensibilité française, une aspiration à la beauté » et est considéré dans de nombreux pays, au Japon notamment mais aussi en Argentine, en Roumanie ou aux Etats-Unis, comme « une certaine histoire de France ». Comme l’écrit Le Monde, Alain Delon « bénéficiait d’une renommée internationale dans de nombreux autres pays où l’acteur et ses films étaient vénérés ».

 

90 films, 136 millions de spectateurs

Tournant près de 90 films, Alain Delon a attiré en salles, selon les spécialistes, un total de plus de 136 millions de spectateurs, ce qui fait de lui l'un des acteurs ayant enregistré le plus d'entrées en France. Il n'a pas fait carrière à Hollywood, ne le souhaitant pas selon les uns, n’y parvenant pas selon les autres, malgré différentes propositions et une nomination au Golden Globe de la révélation masculine de l'année. Il a aussi obtenu de nombreuses récompenses dont deux Césars du meilleur acteur et une Palme d'honneur lors du festival de Cannes en 2019 pour l'ensemble de sa carrière. En dehors du cinéma qu’il décide d’arrêter en 1999 (mais il refera une apparition en 2008, tenant le rôle de Jules César dans Astérix aux Jeux olympiques), Alain Delon aura aussi été chanteur, producteur, homme d’affaires, grand amateur d’art et égérie d’une marque de parfum française, parmi les plus célèbres au monde, la maison Dior, qui utilise encore l’une des plus belles photographies de l’acteur dans ses publicités.

 

Un hommage unanime

Depuis les années 1960, Alain Delon a aussi été reconnu et récompensé dans différents pays : Allemagne, Argentine, Égypte, Espagne, Italie, Maroc, Mexique, Pologne, Suisse, Russie, Sénégal, Taïwan, Turquie, Ukraine… souvent pour « honorer l'ensemble de sa carrière ». Ainsi, à l’annonce de la mort de l’acteur, c’est à une véritable « pluie d’hommages » qu’on assiste. Toute la presse nationale a bien sûr titré sur la disparition de cette icône certes universelle, d’abord française par essence. 

Alain Delon a en effet été, selon la Présidence, « l’un des acteurs les plus admirés et célèbres de son temps, qui savait être de toutes les époques, irrégulier, affranchi, intemporel, Français de toujours ». Pourtant, comme le rapportent les quotidiens Libération, Ouest-France ou Le Monde qui en font le recensement, la presse internationale parle aussi, de façon unanime, du « dernier grand mythe du cinéma français ». Pour le New York Times par exemple, « l'acteur français intense et intensément beau jouait les gangsters corses froids de manière aussi convaincante que les amoureux italiens torrides ». The Guardian fait à son tour l'éloge d'Alain Delon en voyant en lui le « symbole de la beauté perdue des années 1960 » et, selon le Japan Times, « son image d’idole et sa personnalité à la James Dean ont fait de lui l’un des acteurs les plus acclamés de son pays ». Et le New Yorker de résumer en allant plus loin encore, parlant d’Alain Delon comme « le plus bel homme de l’histoire du cinéma ».

 

Pour en savoir plus : 

Communiqué de la Présidence de la République 

Article du journal Le Monde

Article du journal Ouest France

Article du journal Libération

 




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