Des physiciens sur le ring
L’École normale supérieure de Lyon a remporté fin avril la huitième édition du Tournoi international des physiciens. La finale, qui se tenait à Paris, a réuni des étudiants de onze pays autour de 17 problèmes de physique expérimentale.
Une « battle » scientifique
L’ENS de Lyon a remporté le 23 avril la finale l’International Physicists’ Tournament (IPT pour les intimes). Le principe de la compétition ? Confronter des étudiants venus du monde entier à des problèmes de physique expérimentale lors de joutes triangulaires en anglais. Ce dernier round se tenait pour la première fois à Paris, sur le campus de l’École supérieure de Physique Chimie industrielle de Paris (ESPCI) .
Quinze établissements d’enseignement supérieur ont participé au tournoi. Chacun était représenté par une équipe de six étudiants, en licence ou en master, menée par deux doctorants ou chercheurs. Après huit mois de préparation, les candidats se sont attaqués à 17 problèmes épineux tels que : « Pourquoi fait-il chaud sous une serre ? » ; « Comment fait-on un canon électromagnétique pour brouiller la sono des voisins ? » ; « Combien de temps un ballon frotté sur un chat tient-il collé au plafond ? » ; ou encore « Combien de fois une goutte peut-elle rebondir sur une surface liquide ? ».
Une stratégie pédagogique
Lors de ces joutes oratoires, les participants endossent alternativement le rôle d’exposant, d’opposant ou d’arbitre. L’équipe exposante dispose de dix minutes pour présenter ses résultats de recherche. Ceux-ci sont ensuite passés au crible par l’équipe opposante, lors d’un débat modéré par l’équipe arbitre. Une heure plus tard, le jury attribue des notes et les rôles sont inversés sur un nouveau problème.
L’IPT est ainsi plus qu’un simple tournoi scientifique : c’est un véritable programme pédagogique. Porté en France par la Société française de physique, il vise à entraîner les étudiants sur la voie de la recherche, de l’expérimentation pratique, du travail en équipe et de la contextualisation internationale. Dans la plupart des établissements, la préparation à l’IPT est reconnue comme un module à part entière, validé par des crédits ECTS.
En marge de la compétition, les participants ont pu visiter des laboratoires de physique de la région parisienne. L’événement était également ouvert au grand public : un espace de vulgarisation scientifique a été proposé aux curieux en partenariat avec le Palais de la découverte et l’Espace des sciences Pierre-Gilles de Gennes.
Un tournoi qui prend de l’ampleur
Né en 2009 en Ukraine, l’IPT est inspiré de l’International Young Physicists’ Tournament, son équivalent pour les lycéens. Sa spécificité est d’amener les étudiants à réfléchir sur des problèmes dits « ouverts », qui n’ont pas de solution unique ou peuvent être résolus par différentes méthodes. Son objectif est de mettre à l’épreuve le raisonnement scientifique dans son efficacité pratique.
En cinq années d’existence, le tournoi s’est grandement popularisé. De l’École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse) à l’université de Nankin (Chine), en passant par l’université de Varsovie (Pologne) et l’université du Queensland (Australie), quinze établissements de renommée mondiale étaient représentés lors de cette dernière édition.
Crédit photos : © IPTNET
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