Journée internationale des Droits de l'Homme : des femmes à l'honneur
A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme, la France a particulièrement marqué cette année son attachement à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, adoptée à Paris le 10 décembre 1948, grâce à deux actions emblématiques. Les ministres française et allemande en charge des affaires étrangères ont remis le prix franco-allemand des droits de l’Homme et de l’Etat de droit à Mahsa Amini et à toutes les femmes iraniennes. Dans le même temps, l’initiative Marianne a permis à la France d’accueillir quinze lauréates qui défendent les droits humains au niveau international.
"La France rend hommage et apporte son soutien aux défenseurs des droits de l’Homme, à toutes celles et tous ceux qui portent ce combat au péril de leur liberté et parfois de leur vie". C’est en ces termes que le ministère français chargé des affaires étrangères resitue la Journée internationale des Droits de l’Homme, pout présenter cette année deux actions phares : le prix franco-allemand des droits de l’Homme et de l’Etat de droit, remis le 10 décembre, ainsi que l’initiative Marianne pour les défenseurs des droits humains, dont les lauréates ont été reçues par la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, le 5 décembre.
Un prix qui récompense la lutte pour la liberté
Créé en 2016, le prix franco-allemand des droits de l’Homme et de l’Etat de droit honore chaque année des défenseurs des droits de l’Homme à travers le monde, mais aussi par exemple, des avocats qui les défendent et des journalistes qui travaillent pour "faire connaître la vérité". La France et l’Allemagne ont souhaité, grâce à ce prix, marquer leur soutien à leurs actions.
Cette année, ce sont les femmes iraniennes qui se battent pour la liberté dans leur pays qui ont été particulièrement mises à l’honneur et, en premier lieu, Mahsa Amini, symbole de ce combat. Masha Amini est en effet cette jeune fille iranienne d’une vingtaine d’années, arrêtée dans son pays le 16 septembre dernier par la police des mœurs pour "port de vêtements inappropriés". Emmenée dans un centre de détention, elle sera le même jour conduite dans un l'hôpital où elle tombe dans le coma et décèdera trois jours plus tard sans s'être réveillée.
Le prix a également été décerné à Meganne Boho, présidente de la Ligue ivoirienne des droits des femmes, pour son action en faveur des femmes et notamment "dans la lutte contre tout ce qui est violences sexuelles, physiques, psychologiques et sexistes faites aux femmes".
Une mobilisation française accrue en faveur des droits humains
Le prix franco-allemand des droits de l’Homme et de l’Etat de droit a également récompensé cette année treize autres personnalités représentant tous les continents pour leur combat en faveur de l’Etat de droit, de la liberté de la presse, des droits environnementaux, des droits LGBT+, des droits de l’enfant et de la justice.
Comme le souligne le ministère, La France "déplore la violation des droits et des libertés fondamentales partout dans le monde". Face à ces "multiples menaces" auxquelles sont confrontées les sociétés, le ministère annonce qu’il va "accroître la mobilisation de son réseau diplomatique français pour renforcer la résilience démocratique, en promouvant les droits de l’Homme, l’Etat de droit et un espace informationnel libre, pluriel et fiable". Ainsi, dans la continuité de cet engagement, le ministère précise que la France "est honorée d’annoncer sa candidature au renouvellement de son siège au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies".
L’initiative Marianne pour aider les défenseurs des droits
Le ministère français des affaires étrangères est en effet "fermement engagé dans ce combat pour nos valeurs, la dignité humaine, la résilience démocratique et la lutte contre toutes les violations des droits de l’Homme". C’est dans cet esprit que, quelques jours avant la date du 10 décembre, la ministre a reçu les lauréates de l’Initiative Marianne.
Annoncée par le Président de la République lors du Forum Génération Egalité en 2021, cette initiative a pour but de "renforcer le soutien de la France aux défenseurs des droits de l’Homme au niveau international et national". Concrètement, dans son volet international, le ministère apporte notamment un soutien aux défenseurs des droits de l’Homme dans leur pays, à travers son réseau diplomatique. Dans son volet national, mis en œuvre en lien avec le ministère de l’Intérieur et l’association Marianne pour les droits de l’Homme, l’initiative a permis l’accueil en France pendant six mois d’une promotion d’une quinzaine de femmes qui défendent les droits humains, afin de les aider à "renforcer leur combat pour les droits et libertés fondamentales".
Quinze lauréates étrangères pour développer des projets concrets
Les quinze lauréates ainsi accueillies par la France depuis mars dernier sont originaires d’Afghanistan, de Biélorussie, de Birmanie, de Chine, de Colombie, d’Irak, du Nicaragua, de Palestine, de Tanzanie, de Turquie, de Russie, du Soudan et de Syrie.
Elles ont pu bénéficier pendant cette année d’un accompagnement personnalisé, de formations adaptées, de partenariats qui leur ont permis de développer des projets concrets, faisant ainsi progresser, comme le précise le ministère, "la cause des droits civils et politiques, de la liberté d’expression, des droits des femmes et des personnes LGBT+, ou de la lutte contre les changements climatiques et la protection de l’environnement".
Une nouvelle promotion de lauréat(e)s de l’initiative Marianne sera à nouveau accueillie en France dès janvier prochain pour une durée de six mois.
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