Joséphine Baker au Panthéon : l'hommage de la Nation à une femme libre et engagée
"Ma France, c’est Joséphine". C’est par ces mots que le Président de la République française a conclu son éloge a Joséphine Baker, artiste de music-hall, résistante et militante antiraciste, née américaine et devenue française, qui est entrée hier, mardi 30 novembre, au Panthéon. Celle qui aura été avant tout et toute sa vie, une femme libre et engagée a désormais sa place au Panthéon.
"Ma France, c’est Joséphine". C’est par ces mots que le Président de la République française a conclu son éloge a Joséphine Baker, artiste de music-hall, résistante et militante antiraciste, née américaine et devenue française, qui est entrée hier, mardi 30 novembre, au Panthéon. Celle qui aura été avant tout et toute sa vie, une femme libre et engagée a désormais sa place au Panthéon.
Joséphine Baker est ainsi la 77e personnalité et la 5e femme à entrer au Panthéon, ce monument parisien qui, depuis la Révolution française, a vocation à honorer des personnages ayant marqué l'histoire de France. Y sont notamment inhumés de grands philosophes et écrivains, comme Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Émile Zola, mais aussi des personnalités politiques comme Jean Jaurès et Jean Moulin, ou encore des scientifiques comme Pierre et Marie Curie. A son tour, Joséphine Baker "entre dans notre Panthéon parce qu'elle a aimé la France et lui a montré un chemin qui était le sien véritable", selon les mots d’Emmanuel Macron.
Un combat pour la liberté
C’est en effet sur la décision même du Président de la République que Joséphine Baker a été honorée dans une émouvante cérémonie au Panthéon. A travers le destin de Joséphine Baker, explique la présidence, "la France distingue une personnalité exceptionnelle, née américaine, ayant choisi, au nom du combat qu’elle mena toute sa vie pour la liberté et l’émancipation, la France éternelle des Lumières universelles".
Joséphine Baker, artiste de music-hall de renommée mondiale dans les années 1920, engagée dans la Résistance puis militante antiraciste, a participé à "tous les combats qui rassemblent les citoyens de bonne volonté, en France et de par le monde". Pour toutes ces raisons, "parce qu’elle est l’incarnation de l’esprit français, Joséphine Baker, disparue en 1975, mérite aujourd’hui la reconnaissance de la patrie".
Un parcours hors norme
Plus précisément, lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale, Joséphine Baker reste fidèle à la France, son pays d’adoption. Comme le souligne sa notice biographique, elle rejoint la Résistance comme agent pour les services secrets de la France libre. Ses missions : "transmettre des informations confidentielles, par exemple en les dissimulant dans ses partitions musicales". Elle organise aussi des tournées pour soutenir les soldats français, britanniques et américains sur le front. Engagée ensuite dans les forces féminines de l’Armée de l’air et nommée sous-lieutenant, elle sera décorée de la Légion d'honneur, de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance française.
Un autre combat a forgé la vie de Joséphine Baker : celui qu’elle a mené contre le racisme. A la fin de la guerre, elle s’engage pour la Ligue internationale contre le racisme et dénonce la ségrégation qui sévit alors aux États-Unis. En 1963, elle accompagne même Martin Luther King lors de la Marche vers Washington pour le travail et la liberté, et prend la parole devant une foule immense, revêtue pour l’occasion de son uniforme où sont épinglées ses médailles de guerre et de résistante.
Une cause universaliste
Auparavant, en 1947, elle a épousé un musicien français avec qui elle occupe le domaine des Milandes en Dordogne, où elle vivra jusqu’en 1969. Elle essaie d’y réaliser "son idéal humaniste en adoptant douze enfants de toutes origines", qu’elle appelle sa "tribu arc-en-ciel", ce qui constitue pour le Président de la République, "le plus beau des manifestes humanistes", une "épiphanie de l’universalisme auquel elle croyait tant". Car sa cause était "l'universalisme, l’unité du genre humain, l'égalité de tous, avant l'identité de chacun".
A noter que le corps de Joséphine Baker, selon les vœux de sa famille, restera à Monaco où elle repose au cimetière marin. La présence de l’artiste au Panthéon sera symbolisée par un cénotaphe comme c’est notamment le cas pour Aimé Césaire, le grand poète et homme politique martiniquais, qui est inhumé à Fort-de-France.
Pour en savoir plus :
Crédit photo : Domaine public – Wikimedia Commons - Studio Harcourt – RMN
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