Droits des femmes : la Journée du 8 mars sur le thème du numérique

L’égalité entre les femmes et les hommes, érigée en Grande cause nationale en 2017 et en 2022, constitue en France un objectif prioritaire "qui doit toutes et tous nous mobiliser sans relâche". Publié en décembre dernier, les Chiffres-clés de l’égalité montrent que "malgré des avancées significatives sur le chemin de l’égalité, un engagement porté haut et fort par l’État, ses services déconcentrés, ainsi que par les associations, les collectivités et les acteurs privés, le constat dressé révèle que des inégalités subsistent".

Un monde digital plus inclusif

Dans le but de gommer ces inégalités, au niveau national comme mondial, la mobilisation portera plus particulièrement cette année sur un monde digital inclusif, avec des innovations et des technologies qui favorisent l’égalité des sexes.

Selon l’ONU, "nos vies dépendent de plus en plus d'une forte intégration technologique" et, de nos jours, "tout passe par un processus numérique". Et pourtant, souligne l’organisation internationale, plusieurs obstacles empêchent l’égalité dans ce domaine. Chiffres à l’appui, l’ONU relève que dans le monde du numérique :

• seulement 63 % des femmes utilisent internet en 2022, contre 69 % des hommes ;

• par rapport à la population masculine, elles sont 259 millions de moins à ne pas avoir accès à internet ;

• d'ici 2050, 75% des emplois seront liés aux domaines scientifiques et technologiques et, aujourd'hui, les femmes n'occupent que 22 % des postes en intelligence artificielle.

C’est pourquoi l’édition 2023 de la Journée internationale des femmes se déroule sous ce thème, afin notamment "de saluer les femmes et les filles qui défendent l'avancement de la technologie transformatrice et de l'éducation numérique". Il s’agit à la fois d’évaluer "l'impact de l'écart numérique entre les sexes sur l'augmentation des inégalités économiques et sociales" et de mettre en lumière "l'importance de protéger les droits des femmes et des filles dans les espaces numériques et de lutter contre la violence sexiste en ligne, facilitée par les TIC".

La culture de l'égalité

"Le talent scientifique n’a pas de genre. Il n’y a pas de filière masculine ou féminine. Nous avons besoin de l’imagination, des idées et du travail de chacun et de chacune". C’est en ces termes que, en amont de la Journée du 8 mars, la Première ministre française a présenté les annonces du Gouvernement en faveur du renforcement de l'égalité entre les femmes et les hommes.

Dans ce nouveau plan, un volet est consacré à l’enseignement comprenant des mesures phares qui s’inscrivent pleinement dans le thème de la Journée. Afin de favoriser la mixité dans les filières scientifiques et d’atteindre la parité d'ici à 2027, le Gouvernement prévoit :

• un accompagnement global pour 10 000 jeunes femmes désirant poursuivre des études supérieures dans les filières de la tech et du numérique, en agissant sur l’ensemble des freins identifiés : ressources financières, confiance en soi, réseaux ;

• la mise à disposition d’une plateforme créant le lien entre établissements et réseaux professionnels notamment féminins.

Une multitude d’actions dans les établissements d’enseignement supérieur

De nombreux établissements d’enseignement supérieur français ont programmé cette année une multitude d’actions pour marquer la Journée internationale des droits des femmes. Une façon concrète de se mobiliser autour des égalités et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, à travers une série d'événements et d’initiatives.

Dans les universités, un peu partout en France, des actions sont prévues, notamment :

• à l’Université Lyon 3 – Jean Moulin, avec un focus sur l’état du sexisme en France et les dispositifs portés par l’établissement 

• à l’Université d’Artois, avec la présentation de vidéos lauréates du concours I Consent et des manifestations mobilisant chercheuses et chercheurs dans le cadre du mouvement international de lutte pour les droits des femmes ;

• à l’Université Picardie – Jules Verne qui propose, en lien avec sa délégation égalité femmes/hommes et lutte contre les discriminations de genre, une série de temps forts pour renseigner, sensibiliser, former.

• à l’Université d’Angers qui organise une conférence autour des droits des femmes et de l'entrepreneuriat ;

• à Aix-Marseille Université où de nombreuses actions sont prévues telles que Danser contre le sexisme, spectacles de danse, échanges avec le public et forum associatif ;

• à l’Université de Strasbourg qui organise une conférence sur le thème de Femmes, féminismes et intersections dans le Nord de l'Europe ;

• à CY Cergy Paris Université qui met en avant son Service santé étudiante et son Service des sports pour célébrer la journée internationale des droits des femmes avec plusieurs ateliers thématiques : contraception, autodéfense, consentement, lutte contre le harcèlement…

• à l’Université de Brest où  l’ensemble de la communauté universitaire et ses partenaires se sont mobilisés pour proposer une très riche programmation spéciale (conférences, concerts, actions de sensibilisation) qui s'inscrivent dans la thématique 2023 ;

• à l’Université de Tours qui propose une Semaine de l’égalité pour sensibiliser contre les stéréotypes de genre et à lutter contre les discriminations ;

• à l’Université de Lorraine, avec une exposition de Portraits de chercheuses et l’organisation d’un concours photo « aux couleurs de l’égalité » ;

• à l’Université Paris Saclay qui met en place également une Semaine de l’égalité , pour la huitième année consécutive, intitulée Elles, entrepreneuses afin d'encourager et de valoriser l’entrepreneuriat des femmes et en particulier des étudiantes, ainsi que la mixité dans les métiers et les filières.

• à l’Université de Montpellier où la Journée internationale pour les droits des femmes dure un mois. Pour sa 7e édition,  Donner des Elles à l’UM propose de faire progresser ensemble l’égalité femme-homme, à travers des actions axées cette année autour du corps des femmes.

Du côté des grandes écoles, même mobilisation, avec par exemple l’Ecole normale supérieure de Lyon qui, avec Sexisme sans façon, propose une première approche de la thématique des violences sexistes et sexuelles. Enfin, dans la plupart des écoles d’ingénieurs, grâce aux très inventives associations Elles bougent  et Femmes Ingénieures, des actions de sensibilisation sont organisées tout au long de l’année et plus encore le 8 mars.

Commémorations 2023 : 3 personnalités phares de la création féminine française

En 2023, le ministère de la culture s’est attaché à honorer plus particulièrement trois personnalités phares de la création au féminin. Plusieurs événements sont ainsi programmés autour de trois grandes créatrices françaises, illustres dans leur domaine :

• la comédienne et fameuse tragédienne Sarah Bernhardt (dont on célèbre le centenaire de la mort) ;

• une écrivaine, la grande Colette (150e anniversaire de sa naissance) ;

• une pionnière du cinéma assez méconnue, Alice Guy, figure majeure du cinéma naissant. (150e anniversaire de la naissance).

A noter que la Première ministre a également annoncé la création d’un Musée du féminisme, en lien avec l’Université d’Angers, afin de "rendre hommage aux femmes inspirantes", parce que "mettre en œuvre une culture de l’égalité, c’est aussi transmettre la mémoire de celles qui ont contribué à l’émancipation ou à la visibilité des femmes".
 

 Pour en savoir plus

• Le site de l'ONU
• L'historique de la journée pour les droits des femmes sur le site Vie publique
• Les annonces de la Première Ministre Elisabeth Borne
• Trois personnalités phare de la création au féminin (ministère de la culture)