Visages de France Alumni Corée - 2ème promotion, Témoignage Yoo-ri CHUNG, Ophtalmologue/Professeure Faculté de médecine de l'université Ajou
- Quelles études avez-vous faites avant votre départ en France ?
J’ai obtenu le diplôme d’Etat d’ophtalmologie à l’issue de mes études de médecine effectuées en Corée. Depuis, j’ai travaillé en tant qu’ophtalmologue à temps plein à l’hôpital universitaire d’Ajou. J’avais donc déjà obtenu mon diplôme avant mon départ pour la France.
- Quel a été votre parcours en France ? Que pensez-vous des formations « à la française » / les avantages avec les autres pays / les stages, etc. ?
Le parcours que j’ai suivi, c’est la médecine. La particularité des études de médecine est que pour pouvoir exercer en tant que médecin ou spécialiste dans un pays précis, il faut obtenir un diplôme d’Etat délivré par ce même pays. Il n’y a pas de reconnaissance internationale des diplômes dans ce domaine. C’est notamment le cas aux Etats-Unis où un grand nombre de jeunes médecins coréens souhaite y effectuer un stage en vue d’accumuler de l’expérience à l’étranger. Et ce malgré le fait que la plupart d’entre eux partent aux Etats-Unis sans soutien financier et n’ayant aucune possibilité de soigner des patients dans une clinique médicale, ils doivent se contenter de faire des stages dans des laboratoires.
En revanche, en France, les formations en médecine de 3ème cycle, les DFMS et DFMSA (Diplômes de Formation Médicale Spécialisée et Diplômes de Formation Médicale Spécialisée Approfondie ; selon le système coréen de médecine, formation des médecins spécialistes ouverte aux diplômés des collèges de médecine) sont ouvertes à tous les étudiants en spécialité et les médecins étrangers spécialistes, non ressortissants de l’Union Européenne. A travers cette formation, les médecins étrangers spécialistes sont en mesure d’accumuler de l’expérience professionnelle en traitant des patients directement dans les cliniques. C’est un des grands avantages du système de santé français pour les étudiants étrangers. Par ailleurs, une fois admis dans ce cursus, l’étudiant peut être rémunéré par le CHU (Centre hospitalier universitaire), ce qui n’est pas négligeable dans le contexte d’un stage à l’étranger où les frais personnels engendrés peuvent être assez important. J’ai été admise à la formation DFMSA médecin spécialiste ophtalmologie à l’université Paris 6 Pierre et Marie Curie, (*fusionnée comme Sorbonne Université depuis le 1er Janvier 2018) et fait un stage au CHU Bicêtre durant 1 an (Mai 2011 – Avril 2012) qui est rattaché à l’Assistance Publique et Hôpitaux de Paris (AP-HP).
- Pourquoi avez-vous choisi de suivre des études en France ?
Ayant déjà obtenu le diplôme d’Etat de docteur en médecine et celui de spécialiste ophtalmologiste, j’étais en recherche d’une nouvelle opportunité me permettant de développer des compétences professionnelles à l’étranger. En se basant sur les avantages offerts par la France comme mentionné dans ma réponse à la question N° 2 (1. Possibilité de soigner des patients directement 2. Stage rémunéré) et grâce au renseignement offert par Campus France Corée, j’ai pu candidater à la formation DFMSA et passer des examens d’entrée en tant que première candidate de nationalité coréenne. A l’issue du processus de sélection qui comprend 2 examens, j’ai pu trouver un stage dans un CHU à Paris qui a volontiers souhaité m’accueillir.
A titre personnel, quand j’étais en maternelle, j’ai passé deux années en France avec mes parents lorsque mon père est venu y réaliser une partie de ses études. C’est notamment cette expérience personnelle qui m’a fait choisir la France comme destination. Compte tenu du fait que les candidats peuvent soigner les patients directement en clinique, une maîtrise de la langue française de niveau B2 est indispensable et les examens de sélection se déroulent en français. Du coup, j’ai dû reprendre mes études de français, que je n’avais pas pratiqué depuis un certain temps, notamment tout le vocabulaire médical. Néanmoins, étant déjà capable de parler le français, c’était l’une des raisons de mon choix pour la France.
- Recommanderiez-vous la France aux étudiants coréens ? Si oui, pourquoi ?
Evidemment, oui !, En particulier, il est à souligner que l’ingénierie en France est l’un des domaines les plus avancés en dehors de la culture, la littérature ainsi que le tourisme bien reconnus dans le monde. En ce qui concerne particulièrement le domaine médical, il y a de nombreux nouveaux traitements ou nouvelles technologies qui sont en développement. De même, la manière dont est organisée le système de santé en France fait que les médecins sont beaucoup soutenus et ont une certaine liberté pour la mise en place de traitements les mieux adaptés aux patients.
En plus, la société française étant assez diversifiée, j’ai pu traiter plusieurs types de maladies que je n’avais jusque-là étudié que dans les livres lors de mes études en Corée et cela a été une expérience précieuse dans ma carrière.
A l’égard de la vie étudiante, je pense que les politiques favorisant l’égalité entre des étudiants français et étrangers pourraient être considérées comme l’un des atouts essentiels.
- Quels conseils pourriez-vous donner aux étudiants coréens qui partent en France pour qu’ils profitent pleinement de leur séjour ? Votre souvenir intéressant lors de vos études en France ?
En France, chaque ville a sa particularité et présente pleins de beaux sites à découvrir. De plus, la situation géographique particulière de la France au sein de l’Europe permet de se déplacer facilement et visiter de nombreux pays européens limitrophes. La priorité lors du séjour en France, c’est, bien entendu, de se concentrer sur les études et la recherche scientifique, cependant je conseille également de voyager dans d’autres villes et pays européens si l’occasion se présente, même s’il sera plus prudent d’attendre que la crise sanitaire liée à la pandémie de covid-19 soit maîtrisée pour reprendre les voyages.
Lors de mon stage en France, j’ai eu plusieurs occasions de voyager dans les villes et régions avoisinants notamment la ville de Beaune située dans la région Bourgogne. Beaune étant connue pour son monument historique, les Hospices de Beaune, construit au moyen âge, j’avais donc une envie particulière en tant que médecin de les visiter. Cette ville est également renommée pour les productions locales de vin et moutarde. Une fois, quand j’ai visité une moutarderie familiale, une équipe d’une chaîne télévisée était en train de réaliser un reportage. Quelques jours plus tard, je me suis rendue compte qu’il s’agissait d’un reportage des actualités économiques diffusé par la chaîne France 2. Mes collègues de l’hôpital qui regardaient ce journal télévisé étaient très surpris de voir que la personne qui goûtait les moutardes, c’était moi.
- Votre ville française préférée et pourquoi ?
Franchement, c’est difficile d’en choisir une. Il y a bien évidemment Paris, qui est bien connue par tout le monde, où j’ai effectué un stage. Mais il y a aussi en France plusieurs villes attirantes qui ont leur propre particularité. Si je devais vous en recommander une, ce serait Honfleur, qui se trouve en Normandie. C’est une belle commune portuaire chérie des Impressionnistes où j’allais souvent quand j’étais au Havre avec mes parents et à Paris durant mon stage. C’est l’un des endroits que je préfère car je me retrouve dans l’ambiance très calme et douce qui imprègne la ville, particulièrement lorsque je faisais des promenades autour des anciens ports et ruelles.
- Votre plat français préféré et pourquoi ?
Pareil, ce n’est pas facile d’en choisir un. Ce n’est pas exactement un plat, mais ce que j’aime le plus, c’est le pain au chocolat. Bien entendu, de nombreux plats français sont délicieux, cependant, que ce soit en Corée ou à l’étranger, le pain au chocolat me capte presque automatiquement quand je le vois.
- Votre mot français préféré et pourquoi ?
C’est juste par hasard, mais le mot que je préfère est « Champignon ». Lorsque j’ai commencé à apprendre le français pour la première fois, je trouvais que sa prononciation était très mignonne et ce souvenir est resté dans ma tête jusqu’à maintenant.
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