Sciences-humaines
Un investissement pour demain

Les SHS, une discipline d’actualité

« Dans le monde d’aujourd’hui, la compétition se joue dans les sphères de la recherche », déclarait le 4 juillet 2016 Thierry Mandon, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, lors d’une réunion de travail entre chercheurs, personnalités de la société civile et interlocuteurs institutionnels. L’objectif de cette rencontre : valoriser la contribution des sciences humaines et sociales (SHS) à notre vie sociale, économique, mais aussi politique.

De la psychologie collective à la sociologie des médias en passant par la philosophie de la communication et la gestion des ressources humaines, les SHS intéressent autant le secteur privé que les pouvoirs publics. En matière de santé publique, par exemple, le croisement de ces disciplines permet d’améliorer les conditions de vie d’une population et de réduire les inégalités sanitaires.

Valoriser le savoir-faire des diplômés

Pourtant, selon les , les détenteurs d’un master en sciences humaines et sociales ont moins de chances de trouver un emploi (81 % dans les dix-huit mois après l’obtention du diplôme) que leurs homologues des filières des sciences exactes et du droit (86 %) ou des sciences économiques (84 %). L’Insee note de son côté que le taux de chômage des docteurs en SHS est de l’ordre de 8 % trois ans après la thèse, contre 3 à 4 % pour les ingénieurs.

De nombreux acteurs sont mobilisés pour remédier à cette situation. C’est le cas du CVT Athéna : ce consortium de valorisation thématique a été créé en 2013 par les pouvoirs publics pour faciliter les liens entre les laboratoires de recherche en sciences humaines et sociales et le monde socio-économique, que ce soient les entreprises, les collectivités ou encore les associations. À cette fin, le CVT Athéna a constitué une base de compétences de plus de 1 500 laboratoires répartis dans toute la France. L’institution apporte également son soutien à des actions de valorisation, à l’instar du salon « Innovatives SHS » qui se tiendra à Marseille en mai 2017.

Applications du traitement du langage pour le e-commerce, exploitation des « big data », modélisations urbaines croisant géographie et informatique… Les sciences humaines et sociales sont en effet le vecteur de nombreuses innovations, qui bénéficient à l’ensemble de la société.

Un plan gouvernemental ambitieux

Dix mesures ont été annoncées le 4 juillet par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour encourager cette dynamique. Elles prévoient notamment d’encourager le dialogue entre les universités offrant des cursus en sciences humaines et sociales et le monde de l’entreprise, et de créer une licence « humanités numériques », domaine de la recherche à mi-chemin entre l’informatique et les SHS. Une enveloppe doit également être débloquée pour financer les projets des chercheurs.

Lors de son discours de clôture, Thierry Mandon a par ailleurs plaidé pour une meilleure mobilisation des sciences humaines et sociales dans le monde politique. Il a notamment souligné sa volonté de renforcer la recherche l’École nationale d’administration (ENA).

L’internationalisation est enfin un axe majeur de développement pour la recherche dans les SHS. Pour relever ce défi, le Réseau français des instituts d’études avancées (RFIEA) a lancé en mai 2016, en partenariat avec la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le site internet Fund it. Cette plateforme donne aujourd’hui accès à plus de 90 séjours de recherche en France et à l’étranger, à 40 financements de projets de recherche individuels et à plus de 200 financements de projets collaboratifs.

[Crédits photos]

Bandeau et corps © MENESR