Tahirou Barry, ancienne Directrice administrative et financière à Bolloré Guinée
Je suis arrivée en France en 1995. Pour ceux qui s’en rappellent, c’était l’année de la grande grève ! Habitant Paris, c’était impressionnant de voir à quel point un mouvement social pouvait paralyser toute une activité, parce qu’on est resté un mois sans transports en communs. Pour aller à l’école, c’était donc un peu technique : on a d’abord traversé Paris en vélo puis on a pris la péniche et on a fini par faire de l’auto-stop ! Je me rappelle d’un jour où j’ai appelé mon père en larmes en lui disant que je n’en pouvais plus et que je voulais rentrer !
C’est plus en terme d’organisation du travail que cela a été difficile, mais je pense que c‘est lié à l’université, parce qu’on apprend l’autonomie. En Afrique, on reste très assisté par la cellule familiale, on est entouré par la famille et dans le parcours scolaire. Finalement, quand on coupe le cordon et qu’on se retrouve en France, on est en quête d’autonomie : arriver à s’organiser, à travailler différemment…
J’ai toujours eu la volonté de rentrer en Guinée. On avait monté une association d’étudiants afro-caribéens en France, avec qui on a fait venir de nombreuses multinationales. A l’époque, elles avaient déjà commencé à s’intéresser à la recherche de ressources humaines africaines souhaitant rentrer pour développer leur activité. C’est comme ça que j’ai pu rencontrer une multinationale et dès la fin de mes études, rentrer en Guinée.
J’étais diplômée en France en juin et je commençais à travailler en Guinée en septembre.