Emilie Vanpoperinghe est originaire du Nord de la France et diplômée de l'ESSEC en 2004. Elle s'est installée au Royaume-Uni en 2010, a travaillé dans la finance et le secteur caritatif avant de cofonder Oddbox en 2016 avec son mari Deepak Ravindran. Elle en est également la directrice générale.

Oddbox est un service d'abonnement basé au Royaume-Uni qui livre des boîtes de fruits et légumes remplies de produits "bizarres" ou excédentaires directement au domicile de ses clients. Il s'agit de fruits et de légumes qui ont été jugés inadaptés par les supermarchés en raison de leur apparence ou qui sont excédentaires, mais qui sont tout à fait propres à la consommation. Oddbox vise à lutter contre le gaspillage alimentaire en récupérant ces produits et en les livrant aux clients directement sur le pas de leur porte. 

En tant que client, vous pouvez choisir la taille de la boîte dont vous avez besoin, désélectionner les aliments dont vous ne voulez pas et Oddbox vous apportera des fruits et légumes, en provenance directe des producteurs. La priorité est donnée aux fermes locales.
L'idée d'Oddbox est venue à Émilie alors qu'elle passait ses vacances au Portugal ; sur les marchés, les fruits étaient délicieux, mais ils n'avaient pas fière allure. Elle a décidé que le marché britannique avait besoin de quelque chose de différent de l'approche de la plupart des supermarchés, qui privilégient l'apparence et la disponibilité tout au long de l'année au détriment du goût. "Dans la nature, tout n'est pas toujours pareil", observe Émilie. Avec Oddbox, elle nous invite à valoriser la diversité et le goût. Grâce à ses relations étroites avec les producteurs, Oddbox a tendance à proposer des produits plus saisonniers et plus savoureux.  Dans le cadre de sa mission, Oddbox a pour objectif d'économiser 90 000 tonnes de produits frais par an.

Depuis qu'ils ont commencé en 2016 à desservir le sud de Londres, ils ont renforcé l'entreprise, survivant à la concurrence féroce du marché des courses alimentaires en ligne, devenant certifiés en tant que BCorp et se développant pour desservir 70% du territoire du Royaume-Uni (là où la densité de population est suffisamment élevée).

Le service est noté 4,5 sur 5 par plus de 17 000 utilisateurs sur TrustPilot.

La promotion d'Oddbox se fait principalement par le biais du marketing numérique, de la distribution de prospectus, des influenceurs et de la publicité à la télévision. Le développement de l'entreprise a également été facilité par des collaborations marketing avec des entreprises de vente directe au consommateur qui ont des valeurs similaires en matière de durabilité et une clientèle aussi avant-gardiste que la leur.

Autofinancée pendant les premières années, Oddbox a ensuite eu besoin de capitaux externes pour se développer et a levé 26 millions de livres sterling ces dernières années, dont près de 1,5 million de livres sterling auprès de sympathisants sur Seedrs, une plateforme de crowdfunding.

Créer une entreprise au Royaume-Uni est très facile, il y a très peu d'obstacles et l'enregistrement d'une société à la Companies House peut se faire en 5 minutes. Ce qui est plus difficile, c'est le financement : "Je n'avais pas de réseau ici", note Émilie. "Pour les anciens étudiants des universités anglaises, il est beaucoup plus facile de lever des fonds auprès de business angels ou d'autres anciens étudiants qui investissent dans leurs projets. 

Le défi pour nous, étrangers, est de créer un réseau et cette initiative "Le Pari" est un excellent moyen de compenser le fait que les étrangers au Royaume-Uni sont moins susceptibles d'avoir un réseau comme ceux qui ont étudié ici. "Le Pari est une excellente initiative pour renforcer les liens entre nous, les locaux et les autres étrangers.

En 2018, face à son premier cycle de financement externe, Émilie aurait souhaité au moins tirer parti du réseau ESSEC Alumni UK, mais cela ne lui a pas traversé l'esprit à ce moment-là. Au lieu de cela, elle a pu compter sur l'aide d'un incubateur de startups et d'anciens collègues.