L’art de prendre un mot par les deux bouts
Le palindrome est un mot ou ensemble de mots se lisant indifféremment de gauche à droite et de droite à gauche en conservant la même signification. Une curiosité langagière qui a inspiré jeux formels et exercices de style chez de nombreux auteurs.
« SI L’ON CONSTRUISAIT LES PHRASES À L’ENVERS ? »
Peut-être n’avez-vous jamais pris au sérieux cette proposition du chanteur Alain Bashung. Construire les phrases à l’envers ? Il suffit de faire appel au palindrome !
Un palindrome est un mot, une phrase ou même un texte qui peut se lire indifféremment de gauche à droite et de droite à gauche en conservant la même signification. « Palindrome » vient du grec palindromos, « celui qui court en arrière ».
Ainsi, lorsqu’il vous arrive de « rêver » de vous lever « tôt » par un matin d’« été » pour vous promener dans la ville de « Callac », vous nagez sans le savoir en plein palindrome…
GEORGES PEREC « TRACE L’INÉGAL PALINDROME »
Le carré Sator renferme sans doute le palindrome le plus connu et le plus représenté de la culture occidentale. À l’intérieur, la phrase « Sator arepo tenet opera rotas » lisible dans tous les sens (verticaux et horizontaux), et qu’on pourrait traduire par « le semeur tient la charrue ». Une sentence dont le sens ésotérique laisse encore cois les exégètes les plus persévérants.
En France, l’écrivain Georges Perec, membre de l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) est l’auteur du « Grand Palindrome ». Le texte compte 1 247 mots. Sa phrase d’ouverture, « Trace l’inégal palindrome », et celle qui la clôt, « ne mord ni la plage ni l’écart », forment ensemble un palindrome exemplaire.
Vous avez envie de vous essayer aux palindromes ? Georges Perec vous aurait sans doute répondu : « Engage le jeu que je le gagne… »
Le mathématicien britannique Leigh Mercer (1948) a été rendu célèbre par la formule : A man, a plan, a canal : Panama. »