Mon séjour à la « Formation Internationale Culture » (1997-1998), financé généreusement par une bourse du gouvernement français a représenté un moment essentiel dans ma carrière. J’appelais familièrement cette formation la « dé-formation » car, dans mon esprit, il s’agissait d’un « dé-formatage » salutaire de toutes les normes, règles et moules contraignantes où l’éducation communiste et totalitaire m’avait obligée à m’y couler pendant de longues périodes pendant ma scolarisation.
Ce séjour m’a d’abord offert la possibilité de faire miennes des connaissances, des savoirs et des expériences que tout expert œuvrant dans le domaine de la culture devrait posséder et appliquer s’il souhaite fournir un travail professionnel, de haut niveau. Deuxièmement, pendant la période passée à Paris j’ai eu la chance de rencontrer directement - et non pas seulement à travers les livres – de hauts fonctionnaires des ministères français, des professionnels de la culture, des artistes et même des « légendes » comme l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, qui ont partagé avec nous des moments forts de leurs carrières ainsi que leurs secrets pour mener à bout des projets importants. J’y ai appris également, profondément, ce que le dialogue interculturel et la tolérance veulent dire, je me suis ouverte à d’autres horizons et à d’autres cultures et j’ai baigné dans un esprit de partage et de solidarité, autant de valeurs qui caractérisent l’environnement dans lequel je travaille actuellement en tant que fonctionnaire dans la seule institution de l’Union européenne directement élue par les citoyens, le Parlement européen. Cette expérience, ainsi que les autres opportunités que la France m’a offertes (j’ai suivi en 2000 la première formation dans le domaine des politiques européennes et de l’administration publique délivrée par l’ENA aux fonctionnaires roumains et j’ai été « préparée » avec succès pour les concours à la fonction publique européenne par la même prestigieuse institution dont j’ai suivi les cours en 2004-2005), me donnent le droit de dire que la France a contribué grandement à ce que je suis devenue aujourd’hui.