Inscription à la newsletter
s'inscrire / se connecter

Sites pays et partenaires

Membres :
0 200 500 1000 2000 5000 10000+
Actualités
Partager sur :

Histoire d'Alumni - Portrait de Lamprini XENOU

09 juillet 2024 Communauté
Vue 400 fois

1. Quel est votre parcours d’études ?
J’ai commencé mes études de droit à l’Université Aristote de Thessalonique, en Grèce. Celle-ci m’a donné des bases solides en droit public et en droit privé. Après 4 ans d’études, la fondation « Mihalis Stassinopoulos » m’a accordé une bourse pour une année de master en droit administratif en France, après un concours qui a eu lieu au Conseil d'État grec à Athènes. Le président du concours, le professeur de droit administratif de l’Université d’Athènes, Epaminondas Spiliotopoulos, m’a ainsi conseillé d’envoyer ma candidature à l’Université Panthéon-Assas en tant que lauréate du concours. J’ai ainsi eu l’opportunité d’intégrer le master 2 recherche de cette université française, intitulé « Droit public approfondi ». À l’issue de cette année de master 2, l’Université Panthéon-Assas m’a octroyé un financement pour faire une thèse en droit public français et européen. Ma thèse, intitulée « Les principes généraux du droit de l’Union européenne et la jurisprudence administrative française », a reçu deux distinctions : le prix de thèse de l’Université Panthéon-Assas ainsi que le prix Henri Capitant de la Chancellerie des Universités de Paris. Après la qualification de mes travaux par le Conseil National des Universités, j’ai obtenu un poste de maître de conférences (Associate Professor) en droit public à la faculté de droit de l’Université Paris-Est Créteil (« UPEC »). Pendant un certain nombre d’années, j’ai également enseigné le droit administratif et le droit de l’Union européenne à l’Institut d’Études Politiques de Paris (Sciences Po).


2. Aujourd’hui, où en êtes-vous dans votre carrière ? Parlez-nous de vos intérêts de recherche.
Actuellement, je suis maître de conférences et vice-présidente de la section de droit public de la faculté de droit de l’UPEC. Mes travaux portent sur la protection des droits fondamentaux, le droit public européen et, plus récemment, sur le droit européen du numérique. Membre du laboratoire MIL (Marchés-Institutions-Libertés), j’ai organisé deux colloques : le premier a porté sur la prise de position provoquée de l’administration française en droit administratif français, et le second a concerné la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Les deux colloques ont été respectivement publiés en 2020 par l’Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie et par les éditions Bruylant-Larcier. Actuellement, je prépare un diplôme, l’Habilitation à Diriger des Recherches (« HDR »). La HDR est en France une condition nécessaire pour accéder au corps des professeurs et me permettra de diriger des thèses ainsi que de siéger comme rapporteur dans des jurys de thèses. Dans ce cadre, j’aborde la question des droits fondamentaux que l’Union européenne accorde aux internautes afin de les protéger contre les activités de grandes plateformes numériques telles que Facebook, Instagram, Twitter, etc.


3. Pourquoi avez-vous choisi l'enseignement universitaire français ? Qu’est-ce qui fait la spécificité de votre université ? 
La grande majorité des professeurs de droit public en Grèce ont effectué leurs études en France. Il y a des liens forts entre les universités grecques et françaises. Ces liens entre la Grèce et la France ont forcément influencé les jeunes Grecs quant au choix de leurs études de master et de doctorat. La bourse de la fondation « Mihalis Stassinopoulos », que j’ai obtenue en 2007, s’adressait uniquement aux Grecs qui souhaitaient continuer leurs études en France.

La spécificité de mon université, l’UPEC, porte sur quatre points. D’abord, elle traite de façon égale les étudiants français et étrangers. Nous nous sentons, en tant que citoyens grecs, bien accueillis au sein de l’UPEC. À partir de 2025, une nouvelle école de droit international, européen et comparé sera mise en place afin d’accueillir un plus grand nombre d’étudiants internationaux. Ensuite, elle met l’accent sur l’excellence et offre un niveau d’enseignement et de recherche de haute qualité, en particulier en droit européen. Les Grecs, qui s’investissent pleinement dans leurs études, sont d’excellents étudiants qui arrivent même à motiver et inspirer leurs camarades français. Par ailleurs, l’UPEC est un établissement public avec des frais d’inscription très raisonnables pour tous les citoyens européens et est aussi très ouverte à l’international, accueillant des étudiants du monde entier. Ses étudiants peuvent suivre des colloques internationaux qui ont lieu à l’UPEC. Ils ont aussi la possibilité de partir en dehors de la France pour un séjour dans une autre université – européenne ou non – avec différents programmes d’échange d’étudiants. Enfin, l’UPEC offre une formation qui lie l’enseignement avec le monde du travail. En effet, plusieurs de nos masters sont en alternance : cela signifie que les étudiants suivent des cours à l’UPEC et travaillent dans des entreprises privées ou publiques ou encore dans des cabinets d’avocats. Ils arrivent souvent à signer un contrat d’embauche à la fin de leur contrat d’alternance.


4. Que se passe-t-il en France dans ce domaine et en quoi pensez-vous que la coopération internationale est importante dans ce domaine ? Continuez-vous d’entretenir des liens de coopération avec la Grèce ? Si oui, les quels ?
La coopération internationale est indispensable pour l’université. Quant à la recherche, celle-ci n’est pas une œuvre seulement individuelle mais collective. Tous les chercheurs s’appuient sur les travaux de leurs prédécesseurs afin d’identifier les questions pertinentes dans leur domaine d’expertise, trouver de l’inspiration et faire avancer leur discipline. Dès lors, la recherche m’apparaît plus fructueuse dans un cadre coopératif et international. Quant à l’enseignement, les enseignants-chercheurs, qui souhaitent répondre aux besoins de leurs étudiants et les préparer au monde du travail de demain, doivent connaître les différentes méthodes d’enseignement que d’autres universités internationales utilisent. Ces modèles externes peuvent constituer une source d’inspiration pour tout enseignant-chercheur.


L’Université Paris-Est Créteil (UPEC) entretient des liens avec la Grèce, en particulier grâce au programme « Erasmus » qui nous permet de recevoir tous les ans des étudiants grecs. Afin d’approfondir nos relations avec les étudiants grecs, j’ai eu l’occasion, cette année, de présenter l’UPEC, et notamment la faculté de droit, aux jeunes Grecs et leurs familles dans le cadre d’un forum organisé par l’Institut Français de Grèce au mois de février 2024. Nous travaillons actuellement à développer d’autres synergies entre l’UPEC et les universités grecques.


5. Quels sont vos conseils pour ceux et celles qui poursuivent leurs études ou cherchent un travail en France après leurs études ?
La France est un pays accueillant pour tous les européens et plus particulièrement pour les grecs en raison des liens historiques entre les deux pays qui vont au-delà de la coopération entre les universités. Ce que j’ai appris depuis mes études jusqu’à aujourd’hui au sein des établissements français est leur méthode de travail. L’université française m’a appris à travailler avec rigueur et précision. Ainsi, un conseil que je pourrais donner à quelqu’un qui débute ses études ou sa vie professionnelle en France est de porter attention tant au fond qu’à la forme. Nos amis français apprécient la rigueur, la précision dans le travail fourni et surtout la forme ! Pour être plus précise, cette exigence concernant la forme s’applique tant à une lettre de motivation que nous devons rédiger jusqu’à un petit message adressé à un collègue pour organiser une réunion de travail. Un autre talent des français tient au fait qu’ils savent se poser des questions sur tout ce qu’ils ont appris avec l’objectif de s’améliorer tout en respectant leur tradition historique, culturelle ou juridique. C’est un peuple éduqué, avec un appetit particulier pour la recherche. L’Etat français finance tous les ans des établissements d’excellence scientifique afin d’aider l’avancement de la recherche dans tous les domaines. Soyez donc curieux en venant en France car votre voyage sera rempli d’aventures ! 




Commentaires

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.