Histoire d'Alumni - Portrait de Ioannis PAPAGEORGIOU
1. Quel est votre parcours d’études ?
J'ai étudié le droit à l'université d’Athènes. À la fin de mes études, je me suis rendu compte que je n'aimais pas le droit et que je voulais poursuivre des études de troisième cycle qui auraient une dimension juridique mais aussi une lecture politique. J'ai décidé d'aller en France pour des études de troisième cycle puisque, à l’époque, il n'y avait pas de programmes de troisième cycle en Grèce. De plus, les études en France étaient déjà bien connues et la Sorbonne université jouissait d’une grande réputation. J'ai donc choisi de faire des études de troisième cycle (D.E.A.) à l'Université de Paris I en études politiques comparées. Lorsque j'ai terminé mes études à Paris, j'ai déménagé pour des raisons professionnelles à Bruxelles où, plus tard, j'ai poursuivi d'autres études de troisième cycle et ensuite des études doctorales à l'Université Libre de Bruxelles.
2. Qu’est-ce que vous ont apporté vos études en France ? En quoi votre passage en France a eu un impact sur votre situation actuelle ?
Outre la belle vie étudiante à Paris, mes études à Paris-I m'ont permis de comprendre plus clairement l'importance de la politique comparée dans l'analyse des phénomènes politiques et des relations internationales. J'ai eu la chance d'avoir deux professeurs importants au cours de mes études supérieures : Maurice Duverger, qui enseignait pour la dernière fois à l'université et qui m'a donné un aperçu complet du rôle des systèmes politiques dans le monde, et Armando Uribe, qui a ouvert la voie à une étude plus approfondie de l'Amérique latine, sur laquelle j'ai finalement effectué mes études doctorales.
3. Aujourd’hui, où en êtes-vous dans votre carrière ? Que se passe-t-il en Grèce dans ce domaine et en quoi pensez-vous que la coopération internationale est importante dans ce domaine ?
Après mes études en France, j'ai poursuivi une carrière professionnelle à Bruxelles (d'abord dans une ONG internationale, puis dans les institutions européennes). Après 2000, je suis rentré en Grèce et j'ai entamé une carrière universitaire qui, en 2007, m'a amené à l'université Aristote de Thessalonique où je suis actuellement professeur de politique internationale et européenne au département de sciences politiques. La science politique a toujours eu une forte dimension internationale, en particulier le domaine de la politique comparée - et c'est pourquoi je me suis rapidement tourné vers les études régionales. L'analyse comparative des phénomènes politiques nécessite de plus en plus la coopération entre les chercheurs. En outre, la mondialisation de l'éducation et l'évolution de la logique de fonctionnement des établissements d'enseignement supérieur partout dans le monde rendent impérative la coopération structurée des universités entre elles, y compris sous la forme de partenariats. L'Union européenne soutient par ailleurs de tels partenariats dans le cadre des Alliances européennes, dont l’université Aristote fait partie.
4. Continuez-vous d’entretenir des liens de coopération avec la France ? Si oui, lesquels ?
En plus de visites personnelles régulières, pas aussi régulières que je le souhaiterais, à Paris, en tant qu'universitaire dans mon département, j'ai formé des partenariats institutionnels dans le cadre du programme Erasmus+ avec l'Université de Strasbourg et Sciences Po à Paris. Ces partenariats permettent non seulement la mobilité des collègues pour l'enseignement mais aussi la mobilité des étudiants. Ces dernières années, nous avons constaté une augmentation significative du nombre d'étudiants entre les universités partenaires.
5. Quels sont vos conseils pour ceux qui poursuivent leurs études ou cherchent un travail en France après leurs études ?
Partir à l'étranger, pour étudier ou travailler, est une grande opportunité pour tous les jeunes. En Grèce, on a tendance à prétendre que partir à l'étranger est une fuite des cerveaux. La recherche d'opportunités à l'étranger implique évidemment une dimension de fuite, mais c'est aussi une source de richesse pour les jeunes. En particulier, partir étudier en France offre à chaque jeune de notre pays d'énormes possibilités de comprendre « l'Autre », sa façon de penser et de travailler, les différentes dimensions du comportement académique, professionnel et social de nos compatriotes en Europe. Dans une large mesure, l'Europe est aujourd'hui notre maison commune et le fait de s'installer en Europe ne doit pas être considéré comme une rupture avec notre pays d'origine, mais comme un enrichissement de nos premières expériences. Aller étudier et travailler dans un environnement différent est une opportunité énorme pour nos jeunes aujourd'hui. La France, en particulier, est un pays d'une grande richesse culturelle et académique et d'une grande beauté de vie.
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