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Le sport va nous rendre fiers : interview d'Hugues Fabrice Zango, champion du monde et docteur

26 juin 2024 Affaires
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À la veille des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, Campus France a choisi de donner la parole à des sportifs étudiants ou alumni internationaux. Une mini-série d’entretiens qui illustre le propos du Président de la République, « le sport va nous rendre fiers », fiers de former aussi en France des sportives et des sportifs de haut niveau venus de tous horizons.


Pour ouvrir cette série, rencontre avec le Burkinabé Hugues Fabrice Zango, 30 ans, champion du monde de triple saut, qui vient d’obtenir un doctorat de génie électrique à l’Université d’Artois.

Le défi : champion du monde et docteur !

 

Campus France : Bonjour Hugues Fabrice et merci de nous accorder cette interview dans un moment, comment dire, particulièrement intense ?

Hugues Fabrice : Oui, on peut le dire ! Je me prépare en effet pour la finale de triple saut aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ! D’ici au 9 août prochain, le jour où se déroulera mon épreuve, je suis à full time sur cet événement, concentré à 100% sur un enjeu capital pour moi, pour ma carrière et pour mon pays. Il ne faut pas oublier que la médaille de bronze que j’ai décrochée aux JO de Tokyo, était la première médaille olympique de mon pays, le Burkina Faso, et la seule à ce jour.

CF : Pouvez-vous nous rappeler votre palmarès ?

HF : Tout a commencé au Championnat d'Afrique en 2016, à Durban, où j’ai remporté la médaille d'argent du triple saut, puis en 2017 avec la médaille d’or du triple saut aux Jeux de la Francophonie et, où chaque fois, j’améliorais mes propres records. Puis les choses se sont enchaînées, pour arriver à la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 et le titre de Champion du monde, en plein air en 2023 et, en salle, en mars dernier, à Glasgow. Mais c’est en France que j’ai établi mon record personnel de triple saut (18,07 mètres), à Aubière dans le Puy-de-Dôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes, en 2021.

 

CF : Justement, pouvez-vous nous parler de votre rapport à la France ?

HF : Après de bonnes études dans mon pays le Burkina, où j’avais déjà obtenu une licence en génie électrique, je suis venu en France en 2016 avec un visa étudiant, pour faire du sport bien sûr, mais aussi, vraiment, pour y suivre des études à l’Université d’Artois qui m’a accueilli. En dehors de ma carrière sportive que je poursuivais au club Artois Athlétisme et qui me prenait tellement de temps, je me suis accroché et j’ai obtenu un master, en 2018, en ingénierie des systèmes électriques, major de ma promotion. A partir de là, j’ai décidé de continuer et de commencer un doctorat, dès l’année suivante. Un doctorat en ingénierie électrique que j’ai obtenu en décembre de l’année dernière (2023) ! Je suis particulièrement fier de ce titre de « docteur » ! Nous sommes en effet très rares dans le domaine de l’athlétisme à aller jusqu’au doctorat ! Peut-être même, suis-je un des seuls au monde à pouvoir revendiquer ce titre !

 

CF : Comment êtes-vous arrivé à concilier le sport et vos études ?

HF : C’était difficile. Maintenant que je fais un break pour ne plus me consacrer qu’au sport, je prends du recul. Mais je vous laisse imaginer comment, avec plus de six heures d’entraînement par jour, si l’on compte l’entraînement lui-même et tous les soins qui vont avec, plus les nécessaires périodes de récupération, comment ont peut mener deux carrières de front ! J’ai eu la chance d’avoir un coach français, Teddy Tamgho, ancien champion du monde lui aussi de triple-saut, pour la France en 2013. Je bénéficie également  de la préparation et des équipements sportifs fournis par l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) avec qui j’ai passé une convention de gré à gré, d’athlète à structure.

 

CF : Comment voyez-vous votre avenir ?

HF : A court terme, décrocher l’or aux JO, bien sûr ! Sinon, à plus long terme, je veux parcourir ce que j’appelle mon « chemin professionnel », en posant mes pieds un peu partout dans le monde ! Je veux être encore plus mobile, encore plus voyager, mais être utile. Je veux aider l’Afrique, transférer mes compétences d’un pays à l’autre, nouer des partenariats, aider les entreprises. Des transferts de compétences et de technologies, dans le domaine énergétique par exemple, sont possibles pour contribuer au développement. J’ai de très bons contacts en Afrique de l’ouest et il y a tant de choses à faire entre nos deux pays, la France et le Burkina Faso, et peut-être aussi les Etats-Unis… Mais pour l’instant, je ne pense qu’à une chose : les Jeux olympiques. Et, si je m’autorise à penser au-delà : rester le numéro 1 mondial incontesté dans ma spécialité, battre le record du monde de triple-saut ! Je peux le faire, j’ai un mental qui peut me le permettre, je le crois. Je l’espère en tout cas !




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