« L'archéologie, une discipline entre le romantisme et la science » - Tamar Giorgadzé, Alumni géorgienne, archéologue à l'Association archéologique de la Géorgie
Tamar Giorgadzé a effectué ses études en Archéologie à l’Université Bordeaux Montaigne en 2012-2013, où elle a obtenu le diplôme de Master 2 « Sciences de l’Antiquité et du Moyen-âge, spécialité : Archéologie ». Actuellement, Doctorante en archéologie à l’Université d'État Ivané Djavakhishvili de Tbilissi, elle travaille aussi comme archéologue à l’Association archéologique de la Géorgie.
Tamar Giorgadzé a effectué ses études en Archéologie à l’Université Bordeaux Montaigne en 2012-2013, où elle a obtenu le diplôme de Master 2 « Sciences de l’Antiquité et du Moyen-âge, spécialité : Archéologie ». Actuellement, Doctorante en archéologie à l’Université d'État Ivané Djavakhishvili de Tbilissi, elle travaille aussi comme archéologue à l’Association archéologique de la Géorgie. « L’archéologie, c’est une discipline entre le romantisme et la science » - déclare la jeune archéologue. Elle nous partage ici son expérience franco-géorgienne.
- Qu'est-ce qui a motivé votre choix d’étudier en France ?
- J'ai décidé de continuer mes études en France avant tout pour une raison culturelle. Il y a une passion pour la culture et l'art de vivre qui est assez bien marquée chez les Français - es ! Et j’ai aussi toujours été passionnée par la langue et la littérature françaises. Une fois que j’ai acquis les compétences linguistiques nécessaires, j’ai voulu vivre cette « expérience culturelle » en France où j’ai continué mes études au niveau master en archéologie, à l’Université Bordeaux Montaigne.
- Quelle est votre impression sur cette expérience ? Qu'est-ce qui vous a le plus marqué ?
- Une de mes toutes premières impressions à propos de la ville de Bordeaux était celle d’une jolie et petite ville bourgeoise, c’est aussi une ville diverse. Un élément important de mon séjour était de pouvoir assister aux nombreuses manifestations culturelles autour de l’archéologie comme : les Journées nationales de l’archéologie, les Journées européennes de l’archéologie, le Festival international du Film d'archéologie, sans oublier les diverses expositions ... C’était une expérience très enrichissante qui m'a permis de découvrir une vie culturelle exceptionnellement variée.
- Quelles sont les similarités et les différences entre la Géorgie et la France dans le domaine de l’archéologie, une discipline à l'épreuve de la modernité ?
- En général, notre métier est associé avec les aventures et antiquaires. Cela commence avec le goût du romantisme, la passion du passé et continue de la modernité - sur le terrain, laboratoire, bibliothèque, etc. C’est un travail qui nécessite beaucoup de rigueur, de patience et de méticulosité. Donc, je dirais plutôt que l’archéologie, c’est une discipline entre le romantisme et la science.
À la différence de la France, la Géorgie est un petit pays où la politique de l’archéologie préventive n’est pas encore assez bien instaurée. En France, cette politique est bien mise en œuvre grâce à un encadrement juridique et une mobilisation de ressources humaines et financières. J’aimerais partager cette bonne pratique qu’est l’archéologie préventive et la voir se développer en Géorgie.
- Quelle activité professionnelle exercez-vous actuellement et quel rôle a joué votre expérience française dans votre vie professionnelle ?
- Mon « expérience française » m’a surtout permis d’acquérir une haute éthique professionnelle dans l’exercice de mes activités et m’a formée à de rigoureux standards de travail.
En ce moment, je travaille sur le site archéologique Grakliani Gora où je fais de la surveillance et de l’évaluation archéologique. Ici, les travaux préventifs ont commencé en 2008 et actuellement, on organise les fouilles programmées. C’est un site archéologique d'importance nationale, où l’équipe a mis au jour des vestiges rares : la chapelle (XIe – Xe siècles av. J-C.) comportant l’inscription géorgienne la plus ancienne du Caucase, une stèle de renseignement (Xe siècle av. J-C.), d’anciens établissements, des produits de beauté de la période antique, qui attirent l’attention du public à l’échelle internationale. Chaque année, la campagne archéologique accueille les étudiants de toute l’Europe : France, Suisse, Autriche, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, etc.
Chapelle (XIe – Xe siècles av. J-C.), Grakliani Gora - site archéologique en Géorgie
- Quels conseils pourriez-vous donner aux jeunes archéologues qui veulent poursuivre leurs études en France ?
- Je conseille aux futurs étudiants dans le domaine du patrimoine et en particulier, les jeunes intéressé–e-s par l’archéologie, de bien définir leurs objectifs et de connaître en avance les programmes proposés par leurs universités d’accueil. Je pense aussi qu’il est très important d'être curieux et de s'ouvrir au monde lorsqu’on part à l'étranger.
Entretien réalisé par Lika Tchipashvili,
Ambassadrice Alumni - Représentante des anciens étudiants géorgiens en France
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