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Le festival d’Avignon

 

Carrefour des scènes du monde entier

 

La 70e édition du festival d’Avignon s’est achevée le 24 juillet. L’occasion de revenir sur un événement artistique incontournable qui, depuis sa création, accueille des troupes et des créateurs du monde entier.

 

Une longue tradition d’ouverture

Le festival d’Avignon est unique au monde : 300 représentations pour une quarantaine de spectacles par an, un grand nombre de premières et de créations, un festival off foisonnant… Chaque été depuis 1947, il transforme une ville entière en scène à ciel ouvert, peuplée d’amoureux de théâtre, de danse et de musique venus du monde entier.

Le festival est devenu en l’espace de soixante-dix ans un événement artistique d’ampleur mondiale. Dès les années 1950, il accueille des rencontres internationales de jeunes passionnés de théâtre. Dans les années 1970, un ancien monastère, La Chartreuse, devient une résidence internationale d’artistes. Année après année, de grands créateurs font escale à Avignon : les chorégraphes Pina Bausch et Merce Cunningham, venus d’Italie et des États-Unis, le metteur en scène italien Romeo Castellucci… Au fil du temps, le festival explore les arts scéniques du monde entier et invite des troupes indiennes, iraniennes, japonaises ou encore taïwanaises.

Désormais, des artistes internationaux sont associés à la programmation du festival. Cela a été le cas de l’auteur, acteur et metteur en scène congolais Dieudonné Niangouna en 2013, ou encore du metteur en scène allemand Thomas Ostermeier en 2004. Le festival se nourrit de la diversité de leurs regards sur le monde et le spectacle vivant.

 

De l’Italie au Japon, en passant par la Syrie

Fidèle à cette tradition d’ouverture, le festival d’Avignon a accueilli cette année de nombreux artistes étrangers. Le metteur en scène belge Ivo van Hove présentait notamment « 

Les Damnés », pièce majeure de cette édition

2016. Cette adaptation du film de Luchino Visconti jouée par la troupe de la Comédie française n’a laissé personne insensible, qualifiée tour à tour de « somptueuse » et de « magistrale » par « Le Point » et « Le Monde ».

Dans le cadre d’un focus sur le Moyen-Orient proposé par le festival, le Syrien Omar Abusaada mettait en scène « Alors que j’attendais », une pièce de son compatriote Mohammad Al Attar qui évoque le conflit syrien à travers le personnage d’un jeune homme dans le coma.

Quant à la Madrilène Angélica Liddell, actrice, auteur et metteur en scène, elle présentait sa nouvelle création : « ¿Qué haré yo con esta espada? ». Un voyage scénique entre Paris et Tokyo, interprété en espagnol, en français et en japonais.

 

27 compagnies étrangères au festival Off

Chaque année depuis cinquante ans, un autre festival incontournable a lieu à Avignon, en parallèle des représentations officielles : le festival Off. Grâce à des partenariats tissés avec des festivals des quatre continents, le Off est aujourd’hui le plus grand festival de compagnies étrangères en France. Cette année, 27 d’entre elles participaient à l’événement, venues d’Algérie, d’Iran, de Taïwan ou du Royaume-Uni.

Parmi les spectacles, « We Love Arabs », du chorégraphe israélien Hillel Kogan, a profondément ému le public. Son message humaniste, défiant les préjugés religieux, résonnait particulièrement avec l’actualité. Le jeune chorégraphe taïwanais Po-Cheng Tsai a également présenté son poétique « Floating flowers », méditation sur le deuil inspirée d’une fête religieuse taïwanaise.

Avec le spectacle vivant pour seul langage, le festival d’Avignon est ainsi devenu un véritable carrefour culturel mondial.

 

Photos © Christophe Raynaud de Lage/Festival d’Avignon