Fête de la Musique
Campus monde en musiques [Vidéo]
Le 21 juin, alors que la France célébrait la fête de la Musique, Campus France tendait le micro à treize étudiants étrangers.
Campus monde en musiques
La musique du monde en harmonie
« Faire se rencontrer toutes les musiques, sans hiérarchie de genre ni d’origine ». Telle était, en 1982, la vision de Jack Lang et de son directeur de la Musique Maurice Fleuret lors de la première édition de la fête de la Musique. La manifestation Campus monde en musiques, célébrée dans huit villes françaises le 21 juin 2016, répondait elle aussi à cet appel.
Campus monde en musiques s’inscrit dans le cadre du programme Le Grand Tour, un agenda d’attractivité lancé en janvier et qui se déroulera dans toute la France jusqu’en juillet 2016. Cette action a été ainsi nommée en hommage aux jeunes voyageurs du xviiie siècle qui partaient faire le Grand Tour en Europe pour parfaire leur éducation. Tout un symbole !
À Paris, au siège de Campus France, l’un des grands hôtes de l’événement, les musiques pop, jazz, folklorique et classique étaient au diapason, interprétées par des étudiants étrangers de sept nationalités différentes, professionnels de la musique ou simples amateurs.
« Nous sommes là avant tout pour échanger et faire des rencontres. Si l’objectif était uniquement d’écouter de la musique, nous irions dans une salle de concert, déclare Yerzhan Kushanov, flûtiste natif du Kazakhstan. J’aime cette tradition française de la fête de la Musique car, symboliquement, le message d’union est très fort ».
Yerzhan est venu avec son amie du Conservatoire de Paris, Marina Saiki, originaire du Japon. Ils ont interprété une sonate du compositeur français Francis Poulenc et un concerto de l’allemand Carl Philipp Emanuel Bach. « Je vais également jouer la "Romance pour piano à six mains" de Sergueï Rachmaninov avec des étudiants russes, complète Marina. C’est l’occasion d’une rencontre autour d’un même instrument de musique ».
Du côté des musiques populaires, le Chilien Nicolás Miranda a interprété à la guitare des airs de Violeta Parra, symbole de la musique traditionnelle de son pays. Le trio Ghulam Murtza, Qurat ul ain Talpur et Rizwan Mustaq ont enflammé la salle avec des chants populaires pakistanais. Maïté Mion-Sini et Natacha Gervais ont quant à elles réuni le public autour des classiques de la pop anglaise.
Rencontres et retrouvailles pour les alumni
Diversité des cultures et variété des styles, ce métissage musical a touché les alumni venus assister au concert. Parmi eux, Peter Wirthumer, jeune entrepreneur autrichien et ancien étudiant en Erasmus à l’université de Nice Sophie Antipolis, qui s’est retrouvé là presque par hasard.
« Je suis venu à Paris pour assister au match Autriche-Islande de l’Euro 2016. Quand j’ai su que Campus France organisait cet événement, j’ai profité de l’occasion pour rencontrer d’autres anciens étudiants. Je ne sais plus qui a dit ça, mais il y a trois choses qui peuvent réunir les peuples : la musique, le sport et le sourire. J’en fais l’expérience cette semaine ! ».
Réunis autour de petits fours et d’un verre de caïpirinha, certains alumni habitués des rendez-vous de Campus France se sont retrouvés. Et de nouveaux liens se sont aussi créés. Dans la salle, deux jeunes hommes discutent avec enthousiasme : « Je suis coordinateur d’une association au Burkina Faso et je viens de faire connaissance avec Komlan », explique Augustin Kientega. Son interlocuteur, Komlan Assilatahoun, originaire du Togo, a étudié au Burkina Faso avant d’investir un poste d’ingénieur consultant en France. Ils font partie des membres actifs du réseau France Alumni et profitent de ces événements pour faire de nouvelles rencontres.
La musique comme un symbole
Mêlés aux alumni, deux invités de marque sont venus témoigner de leur implication dans l’action de valorisation culturelle menée par la France : Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur chargé de l’Attractivité culturelle de la France et responsable du programme Le Grand Tour, et Brigitte Ayrault, épouse du ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.
« Nous vivons dans une période turbulente où nous voyons émerger la xénophobie et l’intolérance partout dans le monde. Vous voir réunis ici aujourd’hui nous dit combien la musique est un langage fort, porteur des valeurs d’universalité, a déclaré Brigitte Ayrault à l’adresse des alumni. Nous sommes ici en résistance à la haine et aux répressions ».
« Rappelez-vous que la réputation de la culture française du xxe siècle s’est aussi faite grâce au regard de personnalités étrangères comme Marc Chagall, Pablo Picasso, Ernest Hemingway…, a complété Olivier Poivre d’Arvor. Si la culture française est toujours en bonne santé, c’est parce qu’elle ne se centre pas sur ses propres productions et continue de s’ouvrir à d’autres latitudes ».
Photos © Samuel Cortès/Animal pensant
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