Les clés pour réussir votre dossier de candidature en filière sélective
Notes et appréciations contenues dans votre dossier scolaire, CV, lettre de motivation : c'est à partir de ces différents éléments que les responsables de formation tentent de cerner votre profil et de déterminer vos chances de vous adapter à leur cursus, comme l'expliquent quatre d'entre eux. Ces témoignages sont extraits du livre “Réussir sa candidature pour entrer en filière sélective” de Séverine Maestri.
Benoît Moriceau, chef des travaux et adjoint de direction, institut Sainte-Geneviève à Paris : “En MANAA [mise à niveau en arts appliqués], nous recevons 600 candidatures pour 36 places ! Nous avons deux systèmes de sélection. Le premier débute sur APB. On regarde essentiellement les bulletins des deux dernières années de lycée et on repère les élèves qui ont ‘décroché’ d'un point de vue scolaire, et qui s'imaginent qu'en n'ayant rien fait depuis la première ils vont pouvoir réussir une mise à niveau. On fait attention aux bavardages récurrents et aux absences chroniques non justifiées. Nous regardons l'avis des chefs d'établissement sur les fiches pédagogiques d'APB et nous écartons les dossiers où est inscrit ‘Avis défavorable’ parce que nous faisons confiance à l'équipe pédagogique qui est passée avant nous. Cependant, ils sont rares (4 ou 5 pour 600 dossiers). En fonction de tous ces critères nous notons le dossier du candidat de 0 à 10. Nous mettons ensuite de côté les dossiers qui ont moins de 2 sur 10.”
“La deuxième phase concerne le dossier artistique. Je regarde les dossiers de ceux qui ont été éliminés et si je les trouve bien, je vais les remettre dans le circuit. Ce que l'on cherche à déceler, c'est le côté artistique de quelqu'un, pas forcément des compétences en dessin. Un élève qui fait de la photo, des reportages, des carnets de voyage, du street art, nous intéresse. Ce dossier artistique est accompagné d'une lettre d'argumentation dans laquelle les candidats expliquent en quoi les travaux qu'ils présentent peuvent être intéressants dans le cadre d'une MANAA. Des élèves qui ont eu entre 0 et 2 au dossier scolaire peuvent avoir 10 sur 10 sur le dossier artistique. On additionne ensuite les deux notes ce qui donne une note totale sur 20. Pour départager ensuite des candidats ex aequo, on se replonge dans le parcours de l'élève (régularité des notes, appréciations, comportement…).”
Un appréciation globale sur le dossier
Corinne Rouvier-Desportes, responsable de la formation par apprentissage et du DUT TC (techniques de commercialisation) à l'université de Montpellier : “Nous recevons 3.000 candidatures pour 120 places en formation initiale et entre 600 et 700 dossiers pour 20 places en apprentissage. Nous demandons les notes de première et de terminale. Une première sélection automatique sur APB retient les dossiers dont les moyennes dans les matières qui nous intéressent oscillent entre 11 et 13. Ces matières sont le français, l'histoire-géographie, l'anglais, les maths et la matière principale qui va varierpuisque nous recrutons des bacs S, L, STMG, etc. Nous ne tenons pas compte, par exemple, des notes de sport ou de celles des options. Nous établissons une moyenne qui nous permet d'établir un premier classement des candidats.”
“Ensuite la partie humaine entre en jeu dans la deuxième phase de la sélection, et nous nous attachons aux appréciations. Des remarques telles que ‘mauvais esprit, absentéisme injustifié, tricherie, bavardage, problèmes de comportement’ ne nous donnent pas une bonne image du candidat ! Nous examinons ensuite le CV et la lettre de motivation et, en fonction de cette lecture globale du dossier, nous émettons un bonus, un malus, un avis neutre ou décidons d'éliminer la candidature. C'est cette décision de l'évaluateur qui va bousculer le classement initial. D'où l'intérêt d'avoir de bonnes appréciations dans son dossier et de ne pas rater son CV et sa lettre car l'un ou l'autre élément peut faire pencher la balance positivement ou négativement.”
Des “barèmes” différents selon les filières de bac
Laurence Falgoux, responsable du BTS tourisme au lycée de Chamalières : “Nous ne sommes pas adossés à la procédure APB et organisons notre propre système de sélection. Nous recevons environ 400 dossiers chaque année pour 60 places. Nous les trions d'abord par types de bac car nous avons des profils très divers (ES, L, S, bacs pro, STMG [sciences et technologies du management et de la gestion]).Nous regardons les moyennes générales de terminale et nous ne descendons pas en dessous de 7 !Nous attribuons ensuite à chaque dossier une note entre 1 et 5. Un dossier qui aura obtenu 5 sera retenu, celui qui a 1 non. Un bac L qui a 12 de moyenne sera noté 5, un bac pro sera noté 5 s'il a quand même 16 ou 17 de moyenne générale. En effet, les matières n'ont pas la même valeur selon les filières de bac.”
“D'autres critères entrent en jeu, comme par exemple la note de français du bac ainsi que celle d'histoire-géographie. Ces deux matières sont importantes pour nous parce qu'en BTS il y a de nombreuses épreuves écrites et il faut que les étudiants soient capables de faire des synthèses ; ils doivent donc posséder quelques bases en français et en histoire, les deux matières dans lesquelles ils ont rédigé beaucoup de dissertations au lycée. Puis nous regardons les notes de langues (en anglais et dans une éventuelle seconde langue). Parfois nous remontons aux notes de première et terminale car l'élève peut avoir eu une défaillance le jour du bac en ayant été bon élève toute l'année.”
Pour un master 2, le projet professionnel est capital
Franck Bousquet, responsable du master 2 communication et territoires à l'université de Toulouse 3. “Nous retenons entre 25 et 28 étudiants pour 150 dossiers reçus chaque année en moyenne. Nous demandons un dossier comprenant les notes des années précédentes, un CV et une lettre de motivation. Ce que l'on va surtout retenir dans une candidature, ce sont les CV et les lettres de motivation non stéréotypés dans lesquels on décèle un réel intérêt pour la communication. Les activités extra-universitaires nous indiquent si l'étudiant a su développer une activité proche de son objectif professionnel (par exemple un ancien étudiant assurait la communication d'un club de sport amateur). C'est important car cela augmente les possibilités d'une future insertion professionnelle. Le projet professionnel est quelque chose de primordial pour nous, qui peut compenser des résultats universitaires moins bons, même si ceux-ci demeurent un sésame pour le recrutement.”
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