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Les deux mondes
La projection d'un film Vietnam qui a été produit en France en 1953

07 décembre 2015 Culture
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Film vietnamien produit en France en 1953

La projection d'un film Vietnam qui a été produit en France en 1953

C’est avec le soutien du Centre de recherche et d’archives cinématographiques de Ho Chi Minh-Ville et celui de l’Hôtel Rex Saigon que la société Blue Productions, associée à la société Flamingo, présente Les deux mondes (Hai thế giới - en version originale sous-titrée en français), film de fiction du réalisateur Phạm Văn Nhận, produit en 1953. La projection aura lieu le 24 novembre prochain à l’Hôtel Rex Saigon, 141 boulevard Nguyễn Huệ, district 1 de Ho Chi Minh-Ville, là où s’était tenue la première projection du film en 1954, il y a plus de 60 ans. Une seconde séance aura lieu le 28 novembre à l’Institut d’échanges culturels avec la France IDECAF, 31 rue Thái Văn Lung, district 1 de Ho Chi Minh-Ville. Les invitations sont à retirer à partir du 25 jusqu’au 27 novembre (aux horaires administratives) à Blue Productions, 25/14 rue Nguyễn Bỉnh Khiêm, district 1 de Ho Chi Minh-Ville.

Les deux mondes a été réalisé en France en 1953 par Phạm Văn Nhận. Film en noir et blanc, d’une durée de 61 mn, il relate l’histoire d’un couple d’étudiants vietnamiens à Paris au début des années 1950 où la tuberculose était encore un fléau. Les principaux interprètes du film sont Phùng Thị Nghiệp (Lan), Lê Hùng (Tân), Vũ Ngọc Tuân (Cát), Phạm Ngọc Tuấn (Ngọc).

Ce film est l’un des 3 longs métrages que Phạm Văn Nhận a produits et réalisés en France au début des années 1950, conservés aux Archives françaises du film et que le Centre national de la cinématographie (CNC) a décidé de restaurer et numériser – les deux autres films étant Le prix du bonheur (Gía hạnh phuc, 1953) et La justice des hommes (Vì đâu nên nổi, 1954). La Cinémathèque française a présenté cette version restaurée en juin 2014 dans le cadre du Panorama du cinéma vietnamien, et une nouvelle projection-débat vient d’avoir lieu au mois de septembre dernier au cinéma La Clef de Paris.

Né en 1919 à Hà Đông au Nord du Vietnam, Phạm Vãn Nhận qui a aujourd’hui 96 ans vit à La Grande Motte au Sud de la France. Son visage est connu depuis que l’ouvrage Immigrés de force : Les travailleurs indochinois en France 1939-1952 de Pierre Daum (2009) et que les récents documentaires consacrés à ces travailleurs vietnamiens – Công Binh de Lê Lâm (2012) et Asiatiques de France de Laurence Jourdan (2013) – ont diffusé la photo d’identité du travailleur sans nom désigné par son seul matricule ZTW 605.

Bien que n’ayant pas fait d’école de cinéma, Phạm Văn Nhận a une œuvre cinématographique qui va bien au-delà de la réalisation de films (trois à Paris et deux Sài Gòn) pour englober la direction technique de laboratoire de développement et de tirage, l’invention de techniques et de matériel de doublage de films. La première fois que Phạm Văn Nhận a tenu une caméra, ce fut pour tourner les images devenues historiques de la visite du Président Ho Chi Minh à Paris en 1946, de la délégation Phạm Văn Đồng à la conférence de Fontainebleau et du mouvement Việt kiều en France.

Dans les conditions du Vietnam de la fin des années 1950, Phạm Văn Nhận est l’inventeur d’une technique ingénieuse de doublage de films à bas coûts, enregistrant le son sur bandes magnétiques qui sont ensuite collées sur la pellicule du film. De sorte que les films doublés dans ses studios à Sài Gòn comportaient jusqu’à trois bandes – sons : la bande originale à lecture optique et deux bandes à lecture magnétique, une en vietnamien et la seconde en chinois pour les salles de cinéma de Chợ Lớn. En même temps, il invente le matériel nécessaire à la découpe et le collage des bandes magnétiques ainsi que l’équipement de projection à lecture magnétique. Sa technologie est exportée au Cambodge lorsque s’est monté un studio de doublage à Phnom Penh.

En 2009, alors qu’il avait arrêté toute activité cinématographique après 1965 et était revenu en France, son nom a ressurgi dans les écrits et sur les écrans avec la publication de l’ouvrage de Pierre Daum, suivie des sites internet et des cérémonies d’hommages aux travailleurs indochinois, des documentaires de Lê Lâm et de Laurence Jourdan sur les « lính thợ » ou « công binh », ces travailleurs que la France a réquisitionnés en 1939 et dont Phạm Văn Nhận est issu.




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