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À Casablanca, les étudiants de l'Eigsi auront le même diplôme d'ingénieur qu'en France

01 juin 2018 Affaires
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REPORTAGE - Désormais les étudiants qui suivront leur cursus sur le campus de l’Eigsi Casablanca obtiendront le diplôme d’ingénieur français et marocain. C’est une grande première pour une école d’ingénieurs.

Quand Anis Aziz (18 ans) a annoncé l’année dernière qu’il allait entamer ses études supérieures sur le campus de l’Eigsi Casablanca, après avoir effectué toute sa scolarité en France, ses camarades ont été un peu surpris. «Mon père est de Casablanca, il savait que l’école avait un campus ici. Le programme est le même qu’à l’Eigsi La Rochelle. Je suis venu le visiter après avoir passé le concours Avenir en France. Les locaux sont neufs, juste à côté du pôle universitaire. Cela a fait pencher la balance, même si j’étais déjà prêt à sauter le pas», déclare-t-il.

École d’ingénieurs généraliste post bac, l’École d’ingénieurs en génie des systèmes industriels (Eigsi) dispose de deux campus, celui de La Rochelle, et depuis 2006 celui de Casablanca. En juillet dernier, la Commission des titres d’ingénieur (CTI) a étendu l’accréditation au campus marocain. Concrètement, les étudiants qui suivront leur cursus sur le campus de l’Eigsi Casablanca obtiendront le diplôme d’ingénieur français et marocain. «Nous sommes la première école d’ingénieurs française à délivrer son diplôme à l’étranger», s’enorgueillit le directeur général de l’Eigsi, Sylvain Orsat.

«La demande de jeunes bien formés pour répondre à l’essor industriel du Maroc ne cesse d’augmenter»Youssef Ben El Mostafa, directeur de l’Eigsi Casablanca

Conformément aux règles de la CTI, la gouvernance, la direction des études sont communes aux deux campus, le programme est identique, les critères d’obtention du diplôme sont les mêmes, avec un jury unique.

Chaque année, l’Eigsi diplôme 220 ingénieurs, dont 50 issus du campus marocain. D’ici 2022, elle ambitionne 100 diplômés par an au Maroc et s’en est donné les moyens. Elle vient de déménager dans des locaux de 4700 m2 qui pourront accueillir jusqu’à 500 étudiants. Le bâtiment connecté de 5 étages est doté de 4 amphis, 9 salles de cours, 7 laboratoires, d’une médiathèque et d’une cafétéria avec terrasse.

Gros changement, les étudiants marocains ne seront plus obligés de passer trois semestres d’études sur le sol français (hors stage) pour obtenir leur diplôme. «Le changement est important. Avant, les étudiants marocains devaient faire leurs deux dernières années à la Rochelle, et ensuite 80% d’entre eux restaient travailler en France. Or la demande de jeunes bien formés pour répondre à l’essor industriel du Maroc ne cesse d’augmenter, particulièrement dans le secteur automobile, aéronautique et le bâtiment», explique Youssef Ben El Mostafa.

Sur les neuf dominantes de fin d’études de l’Eigsi, le BTP (bâtiment et travaux publics) se déroule déjà uniquement à Casablanca. À la rentrée prochaine viendra s’ajouter logistique et le transport. À terme, Sylvain Orsat et le directeur de l’Eigsi Casablanca, Youssef Ben El Mostafa, prévoient le lancement d’autres dominantes, de master, d’un bachelor, le développement de la formation continue.

« Je voulais obtenir un diplôme d’ingénieurs reconnu internationalement»Vanessa Kanyere Kamavu , 19 ans

Profitant de la croissance marocaine, le campus veut également attirer des étudiants d’Afrique sub-saharienne. Ils représentent actuellement 16 000 étudiants au Maroc et un tiers des élèves de l’EigsiCasa. L’école veut atteindre près de la moitié des inscrits d’ici deux ans.

Vanessa Kanyere Kamavu (19 ans) est en deuxième année à l’Eigsi, elle est Congolaise de la République Démocratique du Congo (RDC). Après sa scolarité au lycée français de Kinshassa, elle cherchait une école dans le BTP. «Je voulais obtenir un diplôme d’ingénieurs reconnu internationalement. Je me suis rendue à un forum étudiant en 2016, où j’ai appris que l’Eigsi délivrait le diplôme français. J’ai alors passé les tests d’admission et j’ai été reçue», explique-t-elle. Après ses études, elle voudrait travailler cinq ans à l’étranger, puis revenir créer son entreprise de BTP dans son pays. «La RDC est à reconstruire. C’est pourquoi je désire voir ce qui se fait ailleurs et acquérir de l’expérience», précise-t-elle.

Comme elle, Anis Aziz prévoit une première expérience professionnelle à l’étranger avant un retour au Maroc, pour occuper un poste à responsabilité. Pour l’instant il apprécie sa première année. «Nous sommes un petit effectif très uni. Les élèves des classes supérieures nous conseillent, il y a une entraide qui ne serait pas envisageable dans des écoles plus importantes», confie-t-il.

Le coût de la vie et les frais de scolarité, 4600 euros par an à Casablanca, contre 6980 euros à La Rochelle, sont aussi moins élevés qu’en France. «Sachant qu’à ses débuts un ingénieur au Maroc gagnera entre 900 et 1000 euros net par mois, mais qu’il pourra doubler son salaire en 5 ou 6 ans s’il est compétent», assure Youssef Ben El Mostafa.

Source : etudiant.lefigaro.fr




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