Les brevets, miroir de l’innovation
L’Office Européen des Brevets (OEB), qui accorde des brevets au niveau européen, enregistre chaque année des demandes venues du monde entier. Leur localisation constitue un bon indicateur des dynamiques économiques en cours : les brevets révèlent les marchés influents et les zones géographiques où l’activité de recherche est importante.
Dans la course à l’innovation, la France confirme son rang. Avec un chiffre record de 12 900 demandes de brevets effectuées par des entreprises de l’Hexagone, elle enregistre en 2014 une croissance de 4 % par rapport à l’année précédente. Elle représente 5 % du total des demandes enregistrées par l’OEB. Ce qui la place au 6e rang mondial et au 2e rang dans l’Union européenne derrière l’Allemagne.
De bons résultats qui s’expliqueraient notamment par la stratégie politique mise en place : elle consiste à s’appuyer sur un Fonds public d’investissement pour favoriser l’innovation.
La France a inventé le MP3
Quels sont les grands secteurs de l’innovation française ? En tête, la télécommunication, avec l’équipementier Alcatel-Lucent à la pointe des entreprises hexagonales, la santé, représentée par le groupe Sanofi, et l’automobile, avec des groupes comme Renault ou PSA.
Derrière Alcatel-Lucent, au 2e rang de l’innovation française, la multinationale Technicolor. Inventrice du HDMI, du MP3 et du MPEG, elle tire 14 % de ses revenus des brevets déposés.
La propriété intellectuelle, un levier stratégique
À une époque où la réussite d’une entreprise dépend directement de sa capacité d’innovation, les brevets deviennent essentiels dans la stratégie de développement. Il ne s’agit plus seulement de se protéger contre le pillage technologique, mais aussi de se constituer un trésor de guerre.
Le portefeuille de brevets devient un élément de stratégie commerciale. Il se valorise tel un portefeuille d’actions, attire les capitaux et rassure les partenaires. Ainsi, quand PSA s’allie avec General Motors en 2012, elle cède à la firme américaine une partie des brevets des moteurs EB.
Crédits photographiques : ©Alain Bachellier (bandeau) / David Villarreal Fernández (texte)