Portrait de Tahar AMARI, astrophysicien, récipiendaire de la Légion d’honneur en 2016
Je souhaiterais que les nouvelles générations de chercheurs et d’étudiants puissent vivre la même passion et les mêmes aventures scientifiques que j’ai eu la chance de vivre ».
Tahar Amari est un astrophysicien français d’origine algérienne, directeur de recherche au CNRS, au Centre de Physique Théorique de l’École polytechnique (CPhT - Unité Mixte de Recherche de l’École polytechnique en cotutelle avec le CNRS).
Né au Blanc-Mesnil en banlieue parisienne, de parents algériens originaires de Petite Kabylie, il suit sa scolarité à Bobigny en Seine Saint Denis.
Dès son jeune âge, Tahar Amari est passionné de Hand-Ball qu’il pratique à haut niveau. Il participe aux différents jeux nationaux qui ont lieu chaque été en Algérie au sein de l’équipe de l’Amicale des Algériens en Europe. Il a été repéré lors d’une compétition et a même été retenu pour la sélection nationale algérienne.
Père de 3 enfants, l’astrophysicien est également passionné de cyclisme, qu’il pratique avec sa plus jeune fille sur les cols du Tour de France. Il espère bientôt pouvoir le faire sur les routes d’Algérie. Le chercheur est également passionné d’art dramatique. Il a été élève au Cours Florent à Paris, mais c’est la science qu’il finit par choisir. Le parcours scolaire et les rencontres exceptionnelles ont forgé ce chercheur en astronomie. Tahar aspirait à vivre sa passion pour la recherche scientifique, un métier dont il s’est imprégné pour en faire un art de vivre.
Crédit photos ©Lucas Barioulet
Après des études de Physique Théorique à l’Université de Pierre et Marie Curie à Paris, Tahar Amari effectue sa thèse de Doctorat sur la « Théorie des Equilibres Magnétostatiques et Applications à l’Astrophysique » au Service d’astrophysique du Commissariat à l’Energie Atomique. Cette expérience constituait un moment crucial dans sa carrière et a favorisé son recrutement à l’Observatoire de Paris au CNRS (Meudon). Il pouvait désormais vivre de sa passion. L’astrophysicien rejoint ensuite le Centre de Physique Théorique de l’Ecole polytechnique, où il travaille à ce jour.
Tahar Amari est un spécialiste du magnétisme solaire, comme laboratoire astrophysique. Ses travaux portent depuis des décennies sur les éruptions solaires et la compréhension des structures et des phénomènes intervenant dans l’atmosphère solaire. Ses recherches permettent de comprendre les conditions de leur déclenchement de manière à pouvoir les anticiper.
Tahar Amari est l’auteur de nombreuses publications scientifiques dans des revues spécialisées et a fait plusieurs fois la couverture de la prestigieuse revue « Nature ».
Il participe et mène des projets en collaboration avec la NASA, l’ESA, la Direction Générale de l’Armement (DGA), et le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) pour la constitution d’une Météorologie de l’espace. L’astrophysicien est également expert consultant pour plusieurs organismes scientifiques internationaux.
Tahar Amari et son équipe ont également identifié les mécanismes d’un problème ancien en astrophysique : l’atmosphère du Soleil est bien plus chaude, jusqu'à 1 million de degrés, que sa surface, atteignant environ 6000 degrés. Ils ont mis en évidence toute une « végétation » magnétique solaire (racines, mangrove, troncs d’arbres,…), et de micro-eruptions, capables d’apporter l'énergie nécessaire pour chauffer l’atmosphère et expliquer cette différence de température impliquée dans la naissance du vent solaire qui parvient jusqu’à nous.
Ses découvertes de 2014 lui ont valu la remise de la Légion d’Honneur par le premier ministre de l’époque : Manuel Valls.
Notre activité humaine dépend de plus en plus de phénomènes qui prennent naissance à 150 millions de kilomètres de notre planète, sur le Soleil, et atteignent notre environnement spatial direct. Notre étoile projette en permanence un vent de particules chargées, transportant parfois des nuages magnétiques jusqu'à la Terre lors d’évènements éruptifs violents. Ceux-ci perturbent l’environnement de notre planète et touchent des infrastructures spatiales comme les satellites géostationnaires, les systèmes de communications par ondes radios tels que GPS ou Gallileo, ou la transmission d’informations aux satellites ; mais aussi les hommes : les personnels navigants des vols transatlantiques ou les astronautes lors des sorties extravéhiculaires » Tahar AMARI
Crédit photos ©Lucas Barioulet
Pour plus d'information concernant les dernières découvertes et les travaux de recherche de Tahar AMARI :
https://www.nature.com/nature/volumes/554/issues/7691
https://www.nature.com/nature/volumes/514/issues/7523
http://archives.cnrs.fr/presse/article/4085
http://www.cnrs.fr/fr/vers-une-meilleure-prevision-des-eruptions-solaires
https://www.francetvinfo.fr/sciences/espace/espace-objectif-soleil-pour-la-nasa_2893277.html