Rencontre avec Ouerdia OUSMER, diplômée de l’IAE Gustave Eiffel - Université Paris-Est Créteil
Départ et études en France : mes motivations
« L'année 2011 marquait le début de ma dernière année de fac, il me fallait penser à mon mémoire de fin d’étude mais aussi à la suite. Avant même l’obtention de ma maîtrise, je ne me sentais pas prête à intégrer le monde professionnel. J'estimais ne pas encore avoir le bagage nécessaire pour passer cette étape. Partant de ce constat, l’idée de poursuivre mes études ailleurs s’est imposée. Après la procédure en vigueur, des mois de recherche, des semaines d’attente, diplôme en poche, j’ai été acceptée à l’IAE Gustave Eiffel de l’université Paris-Est Créteil. C’était le début d’une nouvelle aventure… »
C’est en octobre 2012, et non sans appréhension que j’entamais un nouveau cursus pour l’obtention d’un master en conseil, études et recherche en Management. J’ai découvert une autre façon d’étudier. J’ai pu rejoindre, dans le cadre d’un stage, un groupe qui m’a permis de me familiariser avec les codes de la vie professionnelle »
L’apport de cette expérience en France et mon choix de revenir en Algérie
« Mon intention première était de faire une thèse, mais mon parcours au sein de l’IAE m’a permis de mieux définir ce que je désirais faire. J’abandonnais par conséquent la voie de la recherche, qui à mon sens, ne correspondait ni à mes souhaits d’évolution ni à mes attentes. J’étais partie pour passer une année seulement en France et par concours de circonstances, j’y ai finalement passé 3 années au bout desquelles il me fallait me renouveler et définitivement trouver ma voie. Ce bout de vie en France m’a apporté un enrichissement à tous les niveaux tant professionnel qu’humain. Mon réseau s’est élargi, certaines de mes croyances concernant la vie et le monde professionnel se sont confirmées, d’autres, au contraire, ont pris une autre tournure. Ce type d’expérience nous apprend à faire connaissance avec nous-mêmes, change notre regard sur le monde et sur notre propre environnement. L’adage qui dit que le voyage construit la jeunesse prend tout son sens… »
« Fin 2014, après avoir terminé un second stage qui m’a permis de faire mes premiers pas dans le monde du digital et a suscité de nouvelles interrogations. En arrivant en France, je n’avais pas l’intention d’y rester, j’avais atteint mon objectif principal, celui d’obtenir mon diplôme et j’avais fait plus de choses que je ne l’aurais imaginé. Pendant 3 ans j’étais complétement épanouie mais au bout d’un moment, j’ai senti que j’avais fait le tour et que ma mission était finie. Les offres que je trouvais ne me correspondaient pas. Deux ans plus tôt je rêvais d’intégrer un important cabinet de conseil et après le chemin parcouru ce n’était plus le cas. J’étais à la fois pleine de doutes et en même temps de certitudes quant à ce pour quoi j’étais faite : la communication et le management. Au bout de quelques mois, j’optais pour mon plan, non pas A ni B mais I comme… "initial", rentrer chez moi car c’était simplement ce qui était prévu. Fin mars 2015, quelques CV sous le bras je me dirige vers le Forum organisé par le cabinet International Talents Network, qui œuvre pour le retour des compétences en Algérie. J’y ai rencontré quelques entreprises, dont une agence de communication pour laquelle j’allais travailler quelques mois plus tard. Au bout d’un mois et demi environ, les choses commençaient à se préciser. Le temps de finir les entretiens, de refaire mes valises me revoilà partie pour une nouvelle aventure bien que je n’allais pas en terre inconnue »
Ma vie professionnelle aujourd’hui
« Cela fait aujourd’hui trois ans que je suis rentrée. Là où beaucoup m’attendaient au détour d’un échec, j’ai avancé, cumulé de l’expérience, continué à apprendre et à m’épanouir, ce qui est essentiel pour moi. A mon sens, peu importe l’endroit où l’on se trouve nous sommes seuls maîtres de notre propre développement et évolution. Il n’existe de barrière que celle que l’on décide de s’ériger à soi et je crois qu’il y a un élément crucial pour réussir dans la vie : l’optimisme, une capacité à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Colin Powel disait : "L’optimisme est un démultiplicateur de forces". »
Mon conseil aux nouvelles générations d’étudiants
« Si je devais m’adresser aux étudiants algériens, je dirais ; soyez conscients de vos forces, n’ayez pas peur d’avancer ou d’échouer car toutes vos expériences serviront à vous grandir. Faites vos propres choix, sachez les porter avec le cœur et surtout adoptez une attitude positive. Notez surtout que la réussite n’est pas un concept défini. »
Le réseau France Alumni Algérie
« La réussite est propre à chacun de nous car nous avons tous des paramètres différents et c’est ce en quoi le réseau Alumni peut être inspirant. Il permet de mettre en lumière des parcours complètement aux antipodes les uns des autres et qui nous offrent des témoignages et des éclairages sur la façon d’appréhender nos cursus et nos voyages. »